La perte de vitesse d'Internet Explorer menace Microsoft

Lentement mais inexorablement, le monopole d'Internet Explorer s'effondre. Le navigateur Internet de Microsoft, qui dépassait les 90 % de parts de marché jusqu'en 2005, après avoir tué le pionnier Netscape à la fin des années 90, recule un peu plus chaque mois. Sa part de marché est tombée en décembre à 68 %, contre 74,8 % en février, selon l'observatoire Net Applications. En parallèle, Firefox, l'autre grand navigateur (logiciel qui permet d'accéder au Web), n'a cessé de gagner du terrain avec une part de marché qui est passée de 17,3 % à 21,3 %. Même Safari, le navigateur d'Apple, est sur une pente ascendante (7,9 %), en corrélation avec le succès des Mac. Enfin, Chrome, le navigateur que Google a lancé en septembre, se fait une toute petite place (1,2 % en décembre). Preuve qu'il mise beaucoup sur son nouvel outil, Google, dérogeant à ses propres règles, a fait la promotion de Chrome sur sa sacro-sainte page d'accueil. La situation est pire en Europe, où Explorer ne détient plus que 59 % du marché contre 31,1 % pour Firefox, selon Xiti.nouvelle vague L'année 2009 sera cruciale pour les navigateurs Internet. « Une nouvelle vague technologique arrive. Après Chrome, on attend la quatrième version de Safari, et Firefox 3.1 sort au premier semestre, explique Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. Ces trois navigateurs, dont le c?ur technologique est basé sur le logiciel libre [chacun peut y contribuer et se l'approprier, Ndlr], vont apporter des progrès massifs et redéfinir l'utilisation du Web. » Tous trois ont en commun de soutenir le HTML 5. La version 5 du langage ouvert d'Internet s'est concentrée sur l'audio et la vidéo. Elle permet, par exemple, de faire directement à partir d'un navigateur du montage photo ou de dessiner des graphiques. « Aujourd'hui, les développeurs s'interdisent de développer certaines applications, car les temps de calcul et d'affichage sont beaucoup trop longs », indique Tristan Nitot. En face, Internet Explorer 8, toujours en version test, ne promeut pas le HTML 5. Microsoft préfère sa propre technologie propriétaire, Silverlight. Cette bataille technologique est stratégique?: devenus outils à tout faire, les navigateurs Web vont prendre une place prépondérante sur Internet. « Avant, les développeurs écrivaient les applications pour Mac, Windows ou Linux. Aujourd'hui, ils ont de plus en plus la possibilité de les écrire pour un navigateur, accessible à partir de n'importe quel ordinateur. C'est la promesse de Firefox », explique le président de Mozilla. Conséquence directe, plus le Web monte en puissance, plus il est facile de se passer de Windows, le système d'exploitation de Microsoft qui détient quasiment 90 % de part de marché. Le jeu s'ouvre donc pour les développeurs de logiciels, dont les choix technologiques se multiplient. L'affaiblissement d'Internet Explorer risque d'avoir un effet dévastateur sur les revenus de Microsoft. Google a bien compris l'importance de maintenir la concurrence sur cette porte d'entrée du Web. Même s'il a développé Chrome, il a renouvelé en octobre dernier son accord publicitaire avec Firefox, lui assurant trois ans de revenus. Jusque-là, l'accord était signé pour deux ans.
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