GSK supprime 850 emplois en France

Pour les labos pharmaceutiques, les résultats annuels se suivent et ne se ressemblent pas. Interrogé mercredi sur de possibles licenciements, Severin Schwan, patron du suisse Roche, se félicitait d'adapter ses effectifs à la demande « avec calme et professionnalisme ». Le même jour, son confrère britannique GlaxoSmithKline (GSK) déclenchait la colère des salariés en supprimant 848 postes en France (15 % des effectifs). L'annonce, confirmée hier par la filiale hexagonale du laboratoire, concerne principalement le site d'évreux (Eure) qui produit des aérosols et des poudres à inhaler. L'usine verra ses effectifs fondre de plus de 40 %, avec 702 postes supprimés d'ici trois ans. « Nous devons adapter nos capacités de production, devenues deux fois plus importantes que la demande réelle pour certaines spécialités, a expliqué hier Hervé Gisserot, président de GSK France. Il s'agit aussi de rester compétitifs par rapport aux autres sites européens de GSK et d'adapter nos coûts de production aux marchés les plus dynamiques, les pays émergents. Sinon, d'ici trois à cinq ans, c'est la question de la pérennité du site qui se posera. » Il compte atteindre des gains de productivité de « 50 % à 55 % » d'ici à 2012, et augmenter le volume de production destiné aux marchés émergents (1 % à l'heure actuelle) jusqu'à « 20 % à 30 % ». résultats affectésLa R&D du laboratoire est aussi concernée (fermeture de l'unité de développement d'évreux et suppression de 37 postes au centre de recherche des Ulis, dans l'Essonne) de même que le site de Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Maritime, 13 postes). Ces mesures font suite à l'annonce de la suppression de 162 postes fin 2007 sur le site de Mayenne. Elles interviennent alors que les ventes françaises de GSK ont reculé de 6 % l'an dernier, à 1,55 milliard d'euros. En écho à ces annonces, la maison mère a publié hier des résultats annuels affectés notamment par l'effondrement des ventes de son antidiabétique Avandia. Le labo britannique a enregistré un recul de 6 % de son bénéfice par action en 2008. Les dirigeants, contrairement à leur habitude, n'ont pas donné de prévisions pour 2009. « La concomitance avec l'annonce France est un hasard », affirme-t-on chez GSK. Il n'empêche : alors que les chiffres de 6.000 à 10.000 suppressions de postes au total (jusqu'à 10 % des effectifs) circulent dans la presse britannique, la réorganisation de la filiale hexagonale, la deuxième du groupe, sonne comme le prélude à de nouvelles suppressions de postes. Pour l'heure, GSK s'est borné a chiffrer à 1,7 milliard de livres sterling par an d'ici à 2011 les économies de coûts visées, contre 0,7 milliard auparavant. En France, la direction n'exclut pas de nouvelles coupes claires, notamment parmi le millier de visiteurs médicaux, qui font depuis quelques mois l'objet d'un « redéploiement stratégique » sur le territoire.
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