Les opérateurs mobiles face au risque des antennes

Le risque était théorique. Il est aujourd'hui bien réel pour les opérateurs de téléphonie mobile. En ordonnant mercredi à Bouygues Télécom de démonter une antenne-relais à Tassin-la-Demi-Lune dans le Rhône à la suite d'une plainte de riverains, la cour d'appel de Versailles a ouvert la voie à une possible multiplication d'actions de ce type. Car tant que toute la lumière n'a pas été faite sur le danger potentiel que font courir les ondes électromagnétiques émises par les antennes, mais aussi par les téléphones mobiles eux-mêmes, la cour d'appel indique que la seule façon d'« écarter le risque ne peut s'obtenir que par l'enlèvement des installations ». Ce qui correspond à l'application la plus stricte du principe de précaution.Anodin pour une seule antenne, l'impact financier pour les opérateurs français serait tout autre s'ils étaient amenés à déplacer plusieurs dizaines d'installations. D'autant que les lieux disponibles pour ériger une antenne sont de plus en plus rares et les autorisations administratives de plus en plus strictes. Selon l'Association française des opérateurs mobiles (Afom), installer une antenne prend aujourd'hui trois ans contre deux ans auparavant. La France compte actuellement 37.000 antennes-relais de téléphonie mobile. L'une des solutions prônées par les associations serait de multiplier le nombre d'antennes pour réduire la puissance de chaque installation. Mais, là encore, l'addition serait lourde pour les opérateurs.Inquiète des conséquences de cet arrêt, l'Afom a appelé hier les pouvoirs publics à « s'exprimer clairement et fortement sur le sujet des antennes-relais et de la sant頻. Le gouvernement devrait prochainement répondre à cette demande. Une démarche interministérielle a été lancée il y a déjà quelques semaines réunissant les équipes de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Économie numérique, et Luc Chatel, secrétaire d'État à l'Industrie. « Notre objectif n'est pas de faire démonter toutes les antennes. Mais le dossier a besoin d'être clarifi頻, explique une source gouvernementale.champs magnétiquesRetardés par les récents mini-remaniements, les travaux ont depuis repris. Les quatre ministères concernés prévoient de convoquer rapidement une « conférence citoyenne », sorte de Grenelle des antennes, afin de mettre tous les acteurs autour de la table, opérateurs, associations de consommateurs, ONG, et passer en revue toutes les thématiques afin d'arrêter des positions communes. L'une des questions essentielles porte sur le niveau maximal d'exposition du public aux champs magnétiques émis par les antennes. Le seuil est actuellement fixé entre 41 et 58 volts par mètre. Certaines ONG, et même des députés, réclament son abaissement à 0,6 volt par mètre, comme dans certains pays européens. Un écart considérable qui résulte en fait du lieu où est faite la mesure.Selon nos informations, les services de Chantal Jouanno prévoient de revoir le protocole de mesure d'exposition aux champs électromagnétiques d'ici à la fin de l'année. Autre piste étudiée, la mutualisation des antennes dans les zones denses. Une question essentielle alors qu'un quatrième opérateur de téléphonie mobile devrait commencer à ériger ses propres installations dès l'an prochain (lire ci-dessous). nL'une des solutions préconisées pour limiter le risque des antennes? serait de multiplier leur nombre, afin de réduire la puissance de chacune.
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