Les cigarettiers résistent bien à la crise

« Le début de l'année est satisfaisant. » En pleine crise économique, quel chef d'entreprise peut s'exprimer ainsi ? Gareth Davis, le président d'Imperial Tobacco. Sans fournir de chiffres, le patron du cigarettier britannique a tenu à évoquer cette semaine la « résistance » de son activité, et ses gains de parts de marché, en Europe comme dans les pays émergents d'Afrique et du Moyen-Orient. Sur ces marchés, l'apparition de grandes fortunes permet aux fabricants de cigarettes de vendre essentiellement leurs marques de haut de gamme, les plus lucratives. Les cigarettiers ne sont pas non plus à plaindre en Europe de l'Ouest, malgré la multiplication des interdictions de fumer dans les lieux publics. Selon une récente étude d'AC Nielsen, « la récession actuelle n'a pas d'impact sur le business des cigarettes en Europe de l'Ouest, business qui reste solide ».Le secteur du tabac prouve une fois de plus son caractère défensif. À l'heure où les milieux économique, politique et médiatique ne parlent que de crise économique et de plans sociaux, la consommation de cigarettes, elle, fait feu de tout bois. À cette tendance s'ajoute une activité faiblement gourmande en capitaux. Et une industrie qui s'est engagée dans une importante concentration ces dernières années, permettant aux acteurs restants de bénéficier de synergies importantes. Résultat, l'indice Bloomberg Europe du secteur du tabac affiche une surperformance de 14 points par rapport au Dow Jones Stoxx 600, depuis la fin 2007 (voir infographie).Américains touchésDeux bémols cependant, qui concernent les cigarettiers américains. D'abord, la remontée du dollar face à d'autres devises comme l'euro réduira la valeur de leurs ventes à l'étranger. Philip Morris International a indiqué mercredi que son bénéfice net par action pour 2009 oscillerait entre 2,85 et 3 dollars, contre 3,32 dollars en 2008. Sans cet effet de change défavorable, le bénéfice aurait augmenté de 14 %, cette année. Ensuite, les cigarettiers américains subiront une augmentation des taxes sur les ventes de cigarettes. Surtout, les autorités sanitaires américaines pourraient durcir la réglementation du secteur, eu égard aux procès intentés par les victimes du tabac. Mais, pour la banque Morgan Stanley, Barack Obama a d'autres chats à fouetter pour le moment. C. L.
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