La BCE n'exclut pas une baisse des taux en mars

Aucune n'a créé la surprise, mais l'une a sauté le pas et l'autre marqué le pas?: la Banque d'Angleterre n'a pas hésité à franchir une nouvelle étape d'assouplissement monétaire, tandis que la Banque centrale européenne observait la pause qu'elle avait annoncée en maintenant son taux directeur à 2 %.La Vieille Dame de Londres a procédé à une détente d'un demi-point de son taux directeur, ramené à un nouveau plancher de ses 315 ans d'histoire, soit à 1 %. Cette septième ouverture des vannes du crédit depuis début 2008 en fait la deuxième banque centrale la plus agressive du groupe des Sept, puisqu'elle a réduit le loyer de l'argent durant le cycle en cours de 450 points de base, contre 225 pour la BCE, 20 pour la Banque du Japon, mais plus de 500 pour la Réserve fédérale, qui a adopté une fourchette d'encadrement allant de 0 % à 0,25 %. Les neuf sages du conseil de la Banque d'Angleterre, sous la houlette de Mervyn King, se dirigent résolument vers une politique de taux zéro, ou voisins de zéro.La ZIRP n'est, en revanche, pas du goût de la Banque centrale européenne. Du moins pour l'instant. Lors de sa traditionnelle conférence de presse mensuelle qui suit le conseil de la BCE, Jean-Claude Trichet a répété à plusieurs reprises que les taux zéro n'étaient pas « appropriés, à ce stade », ce qui sous-entend qu'ils pourraient le devenir ultérieurement. Concernant le rendez-vous « important » de mars auquel il avait convié tous ceux que la politique monétaire intéresse, dès la mi-janvier, le président de la BCE n'a pris aucun engagement ferme, contrairement à ce qu'il avait souvent fait par le passé. On retiendra cependant quelques indications. Le niveau de 2 %, sur lequel stationne le taux directeur depuis janvier, « ne constitue pas un plancher » pour Trichet et ses pairs, qui ne veulent pas exclure une baisse des taux, qu'elle soit d'un quart ou d'un demi-point le mois prochain, « si nécessaire ». un ton plus « colombe »Étant donné le diagnostic sombre que fait le « primus inter pares » de la BCE sur la situation économique et financière de la zone euro et du reste du monde et le ton nettement plus « colombe » qu'il a adopté à l'égard de l'inflation, cette concession serait même presque indispensable. Mais avant de se prononcer sur un geste qui serait inédit, puisque jamais au cours des dix ans d'histoire de la jeune banque centrale les taux ne sont tombés en dessous de 2 %, les Sages veulent connaître la batterie de statistiques et de nouvelles prévisions. Gageons que le tableau sera suffisamment noir pour que la BCE décide d'une réduction d'un demi-point, à 1,5 %, de son principal taux directeur le 5 mars prochain. Au-delà, l'éventualité d'une détente jusqu'à 1 % n'est plus une utopie.Ceux qui attendaient des précisions sur un hypothétique recours à une politique d'assouplissement quantitatif, avant même que les taux ne soient tombés à zéro, en seront pour leurs frais. Jean-Claude Trichet, qui a vanté l'audace de la BCE dans sa politique d'alimentation illimitée en liquidités et d'élargissement des titres, y compris privés, qu'elle prend en garantie, ne veut rien exclure. n « Les taux zéro ne sont pas appropriés À ce stade », selon Jean-claude Trichet.
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