Flambée du chômage à 7,8 % fin 2008 en France métropolitaine

C'est plus mauvais que prévu. Au quatrième trimestre 2008, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) a en effet bondi à 7,8 %, soit près de 2,2 millions de personnes (+ 0,6 point par rapport au troisième trimestre et + 0,3 point sur un an) en France métropolitaine (8,2 % en incluant les départements d'outre-mer), selon les chiffres publiés hier par l'Insee. Il a plus fortement augmenté chez les jeunes, atteignant 21,2 % pour les 15-24 ans, contre 19,4 % au troisième trimestre. Après 7,2 % au premier trimestre, 7,3 % au deuxième et 7,2 % au troisième, le quatrième trimestre est donc particulièrement mauvais. Cette accélération brutale du chômage est inédite depuis vingt-cinq ans et n'est guère surprenante au vu de la nette augmentation du nombre d'inscriptions à Pôle emploi depuis octobre 2008, avant même le bond de 90.200 nouveaux inscrits en janvier. Pour Christine Lagarde, ministre de l'Économie et de l'Emploi, c'est la « conséquence directe de la baisse de l'activité au quatrième trimestre 2008 (? 1,2 % pour le PIB) », a-t-elle indiqué hier dans un communiqué. Compte tenu de la violence de la crise, les chiffres des mois à venir s'annoncent encore plus mauvais et le taux de chômage pourrait être proche des 10 % fin 2009. Premiers touchés, les intérimaires et les fins de CDD devraient être rapidement rejoints par les salariés en CDI, victimes de plans sociaux en cours ou à venir.Mercredi, le gouvernement s'est lancé dans de nouvelles prévisions. Il anticipe désormais une récession plus forte en 2009 qu'en 1993 et 1975, et prévoit 350.000 destructions nettes d'emplois dans le secteur marchand. Éric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), se montre, lui, encore plus pessimiste. Il table sur « un scénario plutôt inférieur à ? 2 % de croissance en 2009 se traduisant par quelque 600.000 destructions d'emplois ». DéfianceDe son côté, Marc Touati, directeur général délégué de Global Equities, estime qu'« environ 60 % des destructions d'emplois s'expliquent par l'activité et 40 % par un mouvement de défiance ». Les statistiques de l'Insee font également apparaître que, en France métropolitaine, ce sont quelque 2,8 millions de personnes qui sont dans le « ghalo » du chômage, c'est-à-dire qu'elles ne travaillent pas mais souhaiteraient travailler, qu'elles soient ou non inscrites comme demandeurs d'emploi. Par ailleurs, au sein des personnes ayant un emploi, 5,2 % sont en situation de sous-emploi au sens du BIT, soit une hausse de 0,5 point par rapport au trimestre précédant et qui « est principalement liée à la hausse du chômage technique ou partiel », explique l'Insee.
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