Pékin maintient le suspense sur ses mesures de relance

Nouveau méga-plan de relance ou statu quo ? Reprise de l'activité ou enlisement dans la crise ? Le monde semble comme suspendu aux décisions de Pékin et à l'évolution attendue pour l'économie de la Chine alors que se réunit, pour le deuxième jour consécutif, l'Assemblée nationale populaire (ANP) où sont présentés les grands objectifs de moyen et long terme pour le pays. Mais, hier, lors de l'ouverture de la session parlementaire, le Premier ministre, Wen Jiabao, n'a soufflé mot d'un nouveau plan de relance qui viendrait s'ajouter aux mesures initiales annoncées en novembre (585 milliards de dollars sur deux ans), et dont l'attente avait suffi à propulser les indices boursiers, l'indice de Shanghai ayant gagné 6,1 % mercredi. Dans son discours hier, le Premier ministre s'est contenté de déclarer que la Chine « augmenterait significativement » l'investissement cette année, sans autre précision. Fait édifiant, le silence de Wen Jiabao sur l'hypothèse d'un nouveau plan que les rumeurs chiffraient à 1.000  milliards de dollars, n'a aucunement découragé les marchés, l'indice de Shanghai poursuivant hier sa hausse (+ 1 %). « Évidemment (les autorités) regardent l'économie mondiale dont l'état s'aggrave chaque jour, et elles ont pu décider de conserver des dépenses budgétaires supplémentaires sous le coude », a justifié hier Stephen Green, responsable de la recherche chez Standard Chartered Bank à Shanghai. Selon lui, les premiers projets prévus par le plan de novembre, qui accordent une large place aux infrastructures et peu à la consommation des ménages, se mettent à peine en place, et il faut attendre le deuxième trimestre pour juger de l'évolution du plan. « Le gouvernement dispose de plus de munitions si besoin est », dit-il, faisant allusion aux 1.900 milliards de réserves de changes de la Banque populaire de Chine.OptimismeAu-delà des spéculations sur un nouveau plan, relayée hier par l'ancien patron du Bureau national des statistiques chinois, Liu Deshui, la confiance des marchés doit beaucoup à la promesse du chef du gouvernement de tenir une croissance de 8 % cette année rien qu'avec l'enveloppe budgétaire actuelle. « Il faut souligner qu'en projetant un objectif de croissance du PIB de 8 %, nous avons pris en considération à la fois nos besoins et notre capacité de soutenir le développement en Chine », a-t-il déclaré. Un objectif pourtant jugé difficile à atteindre par certains économistes. Mais le gouvernement se veut optimiste. Il perçoit des signes de reprise tel l'indice des directeurs d'achat (PMI), qui s'est établi à 49 en février, soit tout près du seuil de 50 qui partage les perspectives de contraction et d'expansion, ou le crédit bancaire, qui a atteint un record à 1.600 milliards de yuans en janvier et a sans doute excédé 800 milliards de yuans en février, signal d'un possible réveil des investissements. n
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