La rétine artificielle est en vue

C'est un formidable défi que tentent de relever les professeurs José-Alain Sahel et Serge Picaud. Lauréats de la Fondation Altran en 2007 pour leur projet de rétine artificielle, ils ont depuis bénéficié de l'accompagnement d'une douzaine de consultants de la société de conseil en innovation pour avancer sur sa faisabilité. Il leur faudra franchir deux épreuves technologiques de taille : suppléer à une fonction biologique en panne sans en altérer d'autres et passer de la simple capture d'une image à la vision, c'est-à-dire transformer une image en un signal électrique décodable par le cerveau.stimuler les neuronesPlusieurs expériences ont déjà été tentées dans le monde, sans résultats probants : les patients ne pouvaient reconnaître que des formes grossières. Le projet de rétine artificielle du professeur Sahel est bien plus complexe : il s'agit de remplacer les photorécepteurs rétiniens détériorés par certaines pathologies (la dégénérescence maculaire liée à l'âge et la rétinopathie pigmentaire, une maladie génétique) par des microélectrodes. « Les informations visuelles sont enregistrées par une petite caméra dissimulée dans les lunettes du patient. Elles sont ensuite transformées en signaux électriques transmis à l'implant via un système de microprocesseurs, détaille le professeur Sahel. À ce stade, les microélectrodes stimulent les neurones encore vivants de la rétine, permettant ainsi au cerveau de recevoir et de traiter l'image. »Même si ce dispositif n'ambitionne pas de « rendre la vue » aux patients, il devrait leur permettre de reconnaître les formes et de se déplacer facilement dans leur environnement personnel. Et peut-être un jour de retrouver la faculté de lire ou de reconnaître un visage. Trois patients bénéficient de cet implant, deux à l'hôpital des Quinze-Vingts à Paris et, un, opéré le 26 mars à l'hôpital Rothschild. Le professeur Picaud travaille maintenant à un matériau biocompatible, capable de guider les neurones vers la prothèse. Le diamant semble bien placé. Béatrice Delamottece dispositif devrait permettre aux mal-voyants de reconnaître les formes et de se déplacer plus facilement.
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