Le groupe volailler Doux retrouve l'équilibre après deux années difficiles

Après deux années difficiles marquées par la grippe aviaire puis la hausse brutale des matières premières, l'année 2008, en dépit de la crise économique, a été beaucoup plus facile à digérer pour le groupe Doux. Le premier producteur européen de volailles a vu son chiffre d'affaires grimper de 13,3 % à 1,7 milliard d'euros et son résultat opérationnel courant repasser dans le vert (52 millions d'euros, contre ? 7 et ? 21,6 millions en 2007 et 2006). « Dans les dix ans, le poulet deviendra la première viande consommée dans le monde », se félicite le directeur général Guy Odri. Ces bonnes performances sont d'abord dues aux marchés « grand export » (Moyen-Orient, Russie, etc.), dont les ventes ont progressé de 41,5 %, à 836 millions d'euros. L'innovation mais surtout les déboires financiers de ses concurrents, l'américain Pilgrim's Pride et le brésilien Sadia, lui ont permis de prendre des parts de marché, même si leur déstockage massif de marchandises sur la fin d'année a entraîné une baisse des prix passagère.En France, les ventes ont souffert de la concurrence des marques d'enseigne (? 3,3 % en volume) mais le groupe a passé des hausses de prix de 10 %, permettant au chiffre d'affaires (565 millions) de rester stable. Les restructurations industrielles, qui se sont traduites l'été dernier par deux fermetures de sites (600 postes supprimés) et 16 millions d'euros de provisions passées en 2008, devraient aussi porter leurs fruits.concentrationsDu coup, Guy Odri envisage sereinement 2009 et prévoit notamment un résultat courant de 65 millions d'euros. Le groupe, premier bénéficiaire des aides versées au titre de la politique agricole commune, peut encore compter sur quelque 60 millions d'euros pour compenser les prix bas auxquels il vend ses volailles dans les pays comme l'Arabie Saoudite.Dans un contexte de concentration (le leader français LCD vient d'annoncer son intention de racheter le groupe familial Arrivé), Doux s'est aussi dit mieux préparé pour investir dans des opérations de croissance externe mais refuse les petites structures, « trop difficile à intégrer », selon le directeur général. À moins que ce ne soit Doux qui soit mangé. Le patron n'a pas caché que son modèle intéressait beaucoup de monde mais a déclaré qu'il n'était pas à vendre. Sophie Lécluse
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