Nicolas Sarkozy veut préparer l'Europe de l'après-crise

Nicolas Sarkozy est entré en scène. Pour voler au secours de la victoire, si l'on en croit les sondages qui créditent l'UMP d'une avance confortable aux élections européennes. Mais ces mêmes enquêtes prédisent aussi une abstention record le 7 juin. Et le Parti socialiste a appelé à un « vote-sanction » contre le chef de l'État, que l'UMP a érigé en tête d'affiche de sa campagne. Une campagne qui s'engage mollement. La composition des listes du parti majoritaire ne sera bouclée que jeudi.Nicolas Sarkozy s'est donc jeté dans la bataille hier soir lors d'une « réunion républicaine » à Nîmes, un de ces meetings présidentiels qui ne disent pas leur nom.Devant 4.000 personnes, Nicolas Sarkozy a décliné sa vision de l'Europe future, une Europe qui doit « changer » pour mieux préparer « l'après-crise ». « La France d'après la crise, l'Europe d'après la crise, le monde d'après la crise, c'est pour nous, Français, un seul et même problème, un seul et même combat », a-t-il martelé. Dans un pays où le traité constitutionnel européen a été rejeté par référendum en 2005, Nicolas Sarkozy connaît les réticences vis-à-vis de ce qu'il a appelé hier soir « l'Europe de l'impuissance ». « Si nous voulons réconcilier la France du ?oui? et la France du ?non? [?] alors il faut changer l'Europe. Oui, c'est possible. C'est ce que la France a fait pendant sa présidence » de l'Union, de juillet à décembre 2008, a affirmé le chef de l'État en citant notamment les initiatives prises au niveau européen contre la crise.Deux ans après son arrivée à l'Élysée, alors que les sondages illustrent une certaine désillusion des Français, Nicolas Sarkozy a défendu le cap de sa politique, notamment en période de tourmente économique. Et notamment le choix de l'investissement pour tenter une relance. « On creuse le déficit, mais on prépare l'avenir [?]. Je le dis aux Français, après la crise, on remboursera les déficits parce que l'on aura investi davantage, parce que l'on aura fait les réformes qui rendront la France plus compétitive », a-t-il insisté. Il a aussi plaidé pour une maîtrise de la pression fiscale, jugeant « qu'on ne peut pas vouloir faire l'Europe et refuser le bouclier fiscal que l'Allemagne a inscrit dans sa Constitution ». « Quand on est en Europe, quand on a le niveau de prélèvement que nous avons atteint, on n'augmente pas les impôts, on les baisse ! » a-t-il dit. Au passage, Nicolas Sarkozy a « contest頻 la règle de l'unanimité pour baisser la TVA. « Je conteste de ne pas avoir le droit de baisser la TVA sur les disques, sur les vidéos ou sur les produits propres », a-t-il précisé.Régulation financièreLe chef de l'État a affirmé qu'il continuerait « de défendre la nécessité d'une gouvernance économique de l'Europe parce que c'est vital pour l'Europe si elle ne veut pas subir ». Il a plaidé pour une politique industrielle, énergétique, agricole. Pour lui, l'Europe doit être « exemplaire » sur la régulation financière et donc se doter d'un « comité des régulateurs bancaires avec de vrais pouvoirs de sanction ».Devant un public conquis d'avance, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son opposition déterminée à l'entrée de la Turquie dans l'UE. « Il faut que l'Europe ait des frontières, des limites », a-t-il dit en proposant à Ankara un partenariat pour la création d'un « espace économique et de sécurité commun ». Une « grande ambition » qu'il souhaite proposer aussi à la Russie. nAFP
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