Pétrole  : la volatilité des cours s'invite au G8

énergieÉviter un nouvel emballement des cours du prix du pétrole suivi d'une chute tout aussi brutale. La réflexion engagée par les pays producteurs et les pays consommateurs devrait se poursuivre cette semaine à l'occasion du G8 en Italie. Nicolas Sarkozy devrait faire de nouvelles propositions en faveur d'une plus grande transparence des marchés du pétrole (réserves, production, stocks) et d'un dialogue renforcé entre pays producteurs et pays consommateurs.Les premiers, tout comme les compagnies pétrolières privées, se plaignent de cette trop forte volatilité. La chute des cours ? sur fond de crise du crédit ? a conduit les compagnies pétrolières à annuler ou à différer le développement de nouveaux gisements qui manqueront cruellement lorsque la demande repartira. Les pays consommateurs voient, pour leur part, d'un mauvais ?il un doublement des cours en moins de six mois alors que l'économie mondiale est toujours en crise.Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, le premier exportateur mondial de pétrole, avait créé la surprise en déclarant fin 2008 qu'un pétrole à 75 dollars le baril lui semblait un « prix équitable ». Un message interprété par les pays consommateurs comme une volonté de davantage coopérer. Lors d'un déplacement récent à Abu Dhabi, Nicolas Sarkozy avait souhaité « donner un contenu concret au dialogue entre pays producteurs et consommateurs ». Pourquoi ne pas se mettre d'accord, avait-il proposé, « sur une fourchette de prix, qui assurerait la pérennité des investissements, mais n'accablerait pas les économies consommatrices » ? Une idée que le chef de l'État compte défendre à l'occasion du G8.Les pays consommateurs se sont accommodés de l'idée d'un pétrole cher. Ils y voient un moyen de réduire les émissions de CO2. Tout dépend maintenant des pays producteurs, notamment de l'Opep, qui assure aujourd'hui 36 % de la production mondiale de brut. « Celle-ci a déjà mis en place une fourchette de prix de 22 à 28 dollars dans les années 2003-2004 », rappelle Francis Perrin, rédacteur en chef de « Pétrole et gaz arabes ». capacités excédentairesRécemment, l'Opep a retiré plus de 3 millions de barils du marché pour soutenir les prix. Les pays membres du cartel disposent donc de capacités excédentaires. Mais que se passera-t-il lorsqu'elles seront épuisées ? « Le risque est de voir les prix s'envoler comme ce fut le cas à partir de 2004 avec l'augmentation de la demande des pays émergents. » Or, celle-ci reste dynamique : selon BP, la demande de pétrole des pays en développement dépasse pour la première fois celle de l'OCDE. Xavier Harel
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