utomobilePas de chance. Les primes à la casse ont un destin parfois facétieux. Destinées officiellement à soutenir le marché automobile, mais officieusement les constructeurs nationaux, elles profitent souvent davantage? aux marques étrangères. Ainsi, aux États-Unis, quatre des cinq voitures les plus vendues dans le cadre du programme « cash for clunkers » (de l'argent pour les épaves) sont-elles japonaises. Un comble. Il s'agit des Toyota Corolla, Camry et Prius ainsi que de la Honda Civic. Seule la Ford Focus sauve l'honneur des « Big Three ».Sur les dix voitures neuves les plus vendues en échange de la mise à la casse d'un véhicule âgé, on trouve seulement deux Ford (Focus et 4x4 Escape), une voiture du groupe Chrysler (Dodge Caliber) et une de GM (Chevrolet Cobalt). Cette dernière se classe d'ailleurs au dernier rang. Les autres sont nippones ou coréennes. Logique : ces aides (jusqu'à 4.500 dollars) favorisent les véhicules moins voraces, spécialité aux États-Unis des constructeurs asiatiques.Ces modèles sont certes fabriqués en Amérique du Nord ? sauf la Prius hybride. Il n'empêche. Jusqu'ici, les véhicules produits par GM, Ford et Chrysler ont représenté moins de la moitié (47 %) des 160.000 ventes générées par la prime à la casse, selon le département américain des Transports. Le Sénat doit voter samedi prochain une rallonge budgétaire pour ces aides.En Allemagne aussi, la prime à la casse (2.500 euros) a réveillé le marché (+ 30% en juillet), profité aux petits véhicules (+ 67,5%), et donc favorisé pour une bonne part les fabricants de modèles d'entrée de gamme étrangers (Fiat, Dacia, Hyundai?). Certes, Volkswagen et surtout Opel ont également tiré leur épingle du jeu. Mais les constructeurs germaniques spécialistes du haut de gamme tels BMW ou Mercedes n'en ont pas bénéficié.effet perversEn France, sur sept mois, les primes (1.000 euros maximum) ont aussi stabilisé le marché (+ 0,6 %) et? aiguillonné les ventes de certains étrangers. Ainsi Hyundai (+ 15,5 %), Fiat (+ 8 %), Suzuki (+ 7,7 %), Volkswagen (+ 4 %), Ford (+ 3,2 %) ont fait mieux sur la période que Peugeot (? 1,6 %) ou Renault (? 1,1 %). Seul Citroën réalisant une jolie performance (+ 11,6%) parmi les marques tricolores. Mais, là encore, apparaît un effet pervers : les modèles français qui ont réellement profité des primes (et du bonus dit écologique) sont souvent fabriqués hors de l'Hexagone (Renault Twingo, Citroën C1, Peugeot 107?). Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

20 Août 2009, 2:06

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