Avec 5,2 millions d'iPhone vendus sur un trimestre, Apple a de quoi pavoiser : ses résultats sont boostés et son écosystème séduit un public toujours plus large. Pourtant, derrière le fabuleux succès de son téléphone tactile et de son magasin en ligne AppStore, dont les logiciels font toute l'originalité de l'iPhone, la machine de guerre développée par Apple dérange et énerve. Aujourd'hui, ses contradicteurs ont du grain à moudre, tant le groupe américain multiplie les faux pas et les coups bas pour mieux asseoir son hégémonie.Les opérateurs télécoms sont en tête des contestataires. Ils ont appris à leurs dépens que pour accéder au Graal de l'iPhone, ils devaient accepter les règles du jeu fixées par Apple : achats massifs de téléphones, partage de recettes? autant de conditions léonines que le groupe américain impose. Et quand la pénurie de terminaux perturbe ces derniers jours la distribution dans les réseaux français, les opérateurs rongent leur frein? Certains spécialistes commencent même à évoquer une pénurie organisée par le constructeur pour aiguiser l'appétit des consommateurs avant son lancement sur de nouveaux marchés !Le succès de l'iPhone tient pour beaucoup aux applications téléchargeables sur l'AppStore. Là encore, Apple impose ses conditions pour figurer sur le fameux site de téléchargement. Les développeurs d'applications gratuites ou payantes se sont plaints de l'opacité des règles. Alors quand un acteur de poids comme Google se voit refuser l'accès à la plate-forme pour sa solution Voice de téléphonie via Internet, le ton monte? Les autorités de la concurrence américaines ont ouvert une enquête sur les relations entre les deux groupes. Et n'ont pas l'intention d'abandonner leurs investigations même après la récente démission d'Eric Schmidt, le patron de Google, du conseil d'administration d'Apple.quand l'iPod exploseLa gestion de crise et la communication d'Apple ont aussi été mises à mal ces dernières semaines. Le suicide en juillet d'un jeune employé d'un sous-traitant chinois fabriquant l'iPhone a jeté le trouble sur les conditions de travail des fournisseurs du groupe. Ces jours-ci, la filiale anglaise d'Apple a accumulé les maladresses à la suite de l'explosion d'un baladeur iPod dans les mains d'une fillette : après avoir cherché à étouffer l'affaire, elle a proposé à la famille une forte somme d'argent contre son silence. Le charismatique patron d'Apple, Steve Jobs, à qui on doit le retour gagnant de la marque informatique sur le devant de la scène, va devoir faire preuve d'imagination pour redorer un blason qui commence à ternir. 

latribune.fr

20 Août 2009, 1:59

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