La station balnéaire huppée de Palm Beach, en Floride, ou le très chic cap d'Antibes ? Cette année, Ruth Madoff, l'épouse de l'escroc du siècle, n'aura pas le choix de ses vacances. Comme tout un chacun, d'ailleurs. À la différence du quidam américain ou européen, ce n'est pas la crise économique qui contraint Mrs Madoff à faire une croix sur ses anciens lieux de villégiature. Mais l'escroquerie financière de 65 milliards de dollars perpétrée par son mari, Bernard Madoff, condamné le 29 juin dernier à une peine de prison de cent cinquante ans. Ruth Madoff ne peut plus dépenser une somme supérieure à 100 dollars sans en référer à Irving Picard, l'administrateur judiciaire chargé de liquider les biens de Bernard Madoff, afin d'indemniser ses victimes. Ainsi vient d'en décider Burton Lifland, juge des faillites à Manhattan.Et la malheureuse Ruth n'est pas seulement obligée de déclarer toute dépense de plus de 100 dollars. Elle doit également apporter une preuve du bon usage de ses achats. Autrement dit, plus question pour l'élégante Madame Madoff de s'offrir le dernier sac Birkin de chez Hermès ! En revanche, une centaine de dollars pour ses courses hebdomadaires au supermarché du coin ne devraient pas poser de problème.Un nouveau coup dur pour la fringante sexagénaire, qui s'est déjà vu confisquer 80 millions de dollars de biens par les autorités financières américaines. D'autant plus dur qu'il n'est pas prouvé que Ruth Madoff ait été complice de son époux, dans le cadre de l'escroquerie. Mais l'administrateur judiciaire Irving Picard, lui, est convaincu que Ruth Madoff a indûment perçu 44,8 millions de dollars de la part de la société de son mari, Bernard Madoff Investment Securities, au cours des six dernières années. Vous qui fantasmez à l'idée d'être l'épouse d'un riche financier, méditez donc l'histoire de Ruth. C. L.

latribune.fr

20 Août 2009, 2:08

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