Les autoroutes, plus cycliques que défensives

De mémoire de Bison Futé, on n'avait jamais vu ça : plus de 800 kilomètres de bouchons cumulés sur les autoroutes françaises, lors du chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens, le week-end dernier. De quoi se frotter les mains pour les concessionnaires d'autoroutes comme Vinci, propriétaire des Autoroutes du Sud de la France, Eiffage, actionnaire des Autoroutes Paris-Rhin-Rhôneirc;ne, sans oublier l'espagnol Abertis, qui détient la Société des Autoroutes du Nord et de l'Est de la France.signaux positifsLes sociétés d'autoroutes avaient bien besoin de ce surcroît de trafic. Réputé défensif, en raison notamment de la récurrence des revenus tirés des péages, ce secteur est pourtant très sensible à la conjoncture économique. La crise de ces derniers mois a entraîné une réduction des déplacements de loisirs et, surtout, une diminution des échanges de marchandises, ce qui a porté un rude coup au trafic camions. Poids lourds et véhicules de tourisme confondus, le trafic devrait chuter de 5,1?% sur les autoroutes européennes, en 2009, selon une récente étude de Credit Suisse.Mais la banque se dit optimiste, qui prévoit une baisse du trafic de 0,6 % seulement en 2010. Il est vrai que les signaux positifs se multiplient. À commencer par les?indicateurs macroéconomiques. L'indice des directeurs d'achats de la zone euro, publié le 3 août, est ressorti à 48,1 points, témoignant de l'amélioration de l'activité manufacturière. Un élément de bon augure pour le trafic camions. Plus largement, les analystes de Credit Suisse tablent sur une hausse de 1?% du produit intérieur brut, en France, mais aussi en Italie, dès le troisième trimestre 2009. Autre facteur encourageant, le trafic sur les autoroutes américaines, dont l'évolution précède généralement de deux trimestres celle du trafic européen, a recommencé à croître en février. « Après quatre trimestres de baisse continue, le trafic des véhicules légers s'est sensiblement amélioré au deuxième trimestre, avec une hausse de 6,9 % », a confirmé Vinci la semaine dernière, lors de la publication d'un chiffre d'affaires en repli de 3,2 %, à 15,2 milliards d'euros, au titre du premier semestre. Et la croissance de 2,6 % du chiffre d'affaires du pôle concessions autoroutières d'Eiffage, au deuxième trimestre, à 474 millions d'euros, a en partie compensé la baisse de 2,6 %, à 3,08 milliards, de la division BTP du groupe.Les investisseurs avaient anticipé ce regain de tonus : les actions Vinci et Eiffage grimpent de 21 % depuis janvier, et Abertis gagne 17 %, alors que l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50 progresse de 8,7 % seulement. Des performances qui illustrent le caractère cyclique du secteur, puisque c'est sur ce type de valeurs ? et non sur les défensives ? que mise le marché depuis six mois.
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