Yannick Bolloré, le « 7e jardinier »À 29 ans, ce « fils de ...

Yannick Bolloréeacute;, le « 7e jardinier »À 29 ans, ce « fils de » a trouvé ses marques comme l'homme des médias dans l'affaire paternelle. Directeur général de la chaîne de la TNT Direct 8 et chargé des contenus de la presse gratuite du groupe (les quotidiens « Direct Soir », « Direct Matin » et le petit dernier qui paraît le vendredi, « Direct Sport »), Yannick Bolloréeacute; est « le 7e jardinier » de la dynastie Bolloréeacute;, groupe breton créé en 1822 par son arrière-arrière-grand-père et dirigé par son père, Vincent.Poursuivre la saga, c'est le credo familial. Ce que confirme en quelque sorte Philippe Labro, vice-président de Direct 8 et véritable « parrain-conseil » de Yannick : « Vincent a compris très tôt que ses enfants étaient (comme toute cette génération-là d'ailleurs) passionnés par la communication. Et comme, de son côté, il a lui-même toujours été passionné par cette activité, je pense que dans son choix, à l'intérieur d'un groupe très diversifié, de développer la branche communication intervenait l'idée que ses fils pourraient prendre le relais. Il y a certainement un désir dynastique, et, en même temps, il a peut-être vu en Yannick la promesse d'un très bon pro de l'audiovisuel. »Cette entrée dans les médias n'a pourtant été qu'une deuxième étape de la carrière de celui qui, tout juste diplômé de Dauphine, monte, à 22 ans, une boîte de production cinématographique. L'achat en 2006 des droits du livre de Lolita Pille, « Hell », lui a permis de connaître son premier succès. C'est à ce moment-là que Vincent Bolloréeacute;, qui a lancé un an plus tôt Direct 8, fait appel à son fils pour prendre la direction des programmes d'une chaîne balbutiante. Un choix compliqué : « Je savais que si je rejoignais l'entreprise familiale, c'était un ?one way ticket? : j'allais entrer dans un groupe et y passer le reste de ma vie. » Le « fils du patron » va rejoindre la tour Bolloréeacute; à Puteaux et s'atteler à structurer une grille plus orientée alors vers le « flux » que vers le projet initial de chaîne généraliste : « Quand je suis arrivé, on était à 0,5 % d'audience dans l'univers de la TNT. Les objectifs fixés étaient de 1,5 % en 2012. Donc il fallait tripler notre part. Ça me paraissait quasiment impossible, mais on avait cinq ans devant nous. J'ai donc créé cette chaîne généraliste, je me suis attaqué à constituer des équipes, un pool de production, trouver des animateurs, des grandes signatures, à entrer dans le milieu du sport, nouer des accords avec des studios de cinéma pour pouvoir acquérir des films, et tout ça avec une ligne éditoriale un peu différente des autres ». Celui qui a été promu en 2008 directeur général, et qui souhaitait « créer de la valeur ajoutée » n'est pas peu fier d'avoir réuni dans l'émission « les Enfants d'Abraham » un juif, un catholique et un musulman. Et d'ajouter : « Direct 8 a, au cours de ces trois dernières années, non seulement atteint avec cinq ans d'avance son objectif initial de 1,5 %, mais enregistre 2,5 % d'audience, donc on est très au-delà, avec un budget qui va arriver à 40 millions d'euros pour la télé. » Sa réussite est aussi celle des titres de presse dont il a la charge, « Direct Soir » et « Direct Matin », précisant qu'ils constituent « la première offre de presse en France aujourd'hui en termes de puissance sur l'opinion », autrement dit dépassant les gratuits « Métro » et « 20 Minutes ». « On n'en est qu'au début de notre aventure médias », conclut l'intéressé, avant de préciser : « Je ne pense pas qu'il faille résumer mon parcours et mes envies aux simples médias. » Alors, la tentation de l'industrie, comme Vincent ? « Je me sens clairement un industriel ! » Dont acte.Tatiana Renard-Barzach
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