Instaurer le plafonnement des émissions de CO2

Inévitablement, l'espoir des partisans d'une riposte musclée au réchauffement climatique et d'une meilleure prise en compte de l'environnement renaît avec l'élection de Barack Obama. Mais cette attente est-elle totalement fondée??Depuis l'arrivée de Bush au pouvoir, les États-Unis n'ont cessé de rejeter le protocole de Kyoto et sa logique de réduction coercitive des émissions de CO2. Loin de remettre en cause leur mode de consommation qui fait d'eux les premiers émetteurs du monde, les Américains misent sur les technologies et les énergies propres. Parmi elles, les agrocarburants ont été privilégiés au point de susciter une polémique mondiale sur l'essor de ces énergies au détriment de l'agriculture « alimentaire », de la lutte contre la faim et de la biodiversité.Durant sa campagne, Barack Obama a pris des positions, marquant une rupture sur certains de ces choix, moins sur d'autres. « Je suis convaincu qu'il va activement réengager le pays dans le processus international [contre le réchauffement], et prendre part à la négociation sur un accord post-2012 [pour prolonger le protocole de Kyoto] », a confié à l'AFP Alden Meyer, directeur de Union of Concerned Scientists. De fait, Obama a appelé à l'instauration d'un système de plafonnement des émissions et de marché des droits d'émission avec pour objectif de réduire de 80 % les rejets d'ici à 2050 par rapport à 1990. Il s'est même déclaré favorable à la mise aux enchères de la totalité de ces droits d'émissions accordées aux entreprises, au moment où l'Europe hésite à le faire.150 milliards pour la r&dLe nouveau président s'est aussi prononcé en faveur d'une amélioration de l'efficacité énergétique de 50 % d'ici à 2030, contre seulement 20 % d'ici à 2020 pour l'Europe. Mais il a également appelé à réduire la consommation d'énergies fossiles en portant à 36 milliards de gallons la part de biocarburants qui pourra être consommée chaque année d'ici à 2022 et 60 milliards de gallons en 2030. Il veut investir 150 milliards de dollars sur dix ans dans la R&D dans les énergies renouvelables, les agrocarburants, l'efficacité énergétique, le « charbon liquide » et autres technologies plus ou moins sobres en CO2.Quelle que soit sa volonté de rejoindre les négociations onusiennes sur le climat, il devra soumettre tout accord au Congrès sur lequel les lobbies industriels exercent une forte influence. « Les tractations risquent d'être longues, de durer tout 2009 et peut-être au-del࠻, prévoit Steve Sawyer, secrétaire général du GWEC (énergie éolienne) à Bruxelles.Laurent Chemineau
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