Le Chili adopte un plan de relance

« Pendant que le reste du monde parle de contraction, nous parlerons de croissance », a promis la présidente chilienne, Michelle Bachelet, lundi soir. Longtemps considéré comme l'exception de l'Amérique latine ? pour la solidité de son économie ?, le Chili entend bien continuer de se distinguer. Mais en cette période de crise mondiale, cela requiert quelques efforts? Michelle Bachelet chiffre ceux-ci à 4 milliards de dollars, soit le montant du plan anticrise qu'elle vient de présenter. Son but ? Créer 100.000 emplois, pour enrayer la montée du chômage (7,5 % à la fin novembre). Toujours en novembre, l'économie n'a crû que de 0,1 %, son rythme le plus faible depuis six ans. Et sur les douze derniers mois à cette date, le PIB n'avait progressé que de 3,7 %, contre 4,4 % un an auparavant. Le plan de Michelle Bachelet, qui vise une croissance de 2 % à 3 % cette année, propose à la fois des investissements dans les infrastructures (à hauteur de 700 millions de dollars), des réductions d'impôts et des facilités d'emprunt pour les petites entreprises, de même que des subventions pour celles qui embauchent, en particulier des jeunes. Autre promesse, dans un pays qui compte, malgré la bonne tenue de l'économie ces dernières années, 15 % de pauvres parmi les 16 millions de Chiliens : l'octroi de nouvelles allocations pour 1,7 million de démunis. Sans oublier une injection de 1 milliard de dollars dans la Codelco, l'entreprise cuprifère d'État, pour qu'elle puisse accroître ses investissements. Le cuivre est d'ailleurs la clé de ce plan. Premier producteur mondial, le Chili s'est constitué un bas de laine grâce à ses exportations ? un fonds souverain qui contient pas moins de 22 milliards de dollars actuellement ? et dans lequel le gouvernement puisera pour financer le plan de relance. Le fonds a précisément été mis sur pied pour promouvoir d'éventuelles politiques anticycliques gouvernementales. Le cuivre en baisseEn outre, si l'économie chilienne a ralenti ces derniers temps, c'est non seulement en raison de la crise financière et économique mondiale, qui a des retombées jusque dans ce pays d'Amérique latine, mais aussi ? corollaire de la crise ? parce le prix du cuivre a quasiment été divisé par quatre ces derniers mois, réduisant le revenu national. Faute de demande mondiale, le gouvernement doit donc stimuler la demande intérieure. Son plan de relance ne vise pas autre chose. Wal-Mart, le géant américain de la distribution, y croit, en tout cas, puisqu'il vient de mettre sur la table 2,66 milliards de dollars pour s'offrir la première enseigne locale de supermarchés. Lysiane J. Baudu
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