L'empire média de Rupert Murdoch trébuche

Un chiffre d'affaires en recul de 8,4 % Un bénéfice opérationnel en chute de 42 %. Un résultat net qui tombe dans le rouge? News Corp a annoncé jeudi soir des résultats exécrables pour le trimestre clos fin décembre. Explications du PDG Rupert Murdoch?: « Ces résultats sont le reflet direct du sombre climat économique. Nous avions anticipé un ralentissement, mais le retournement est plus grave et plus durable qu'envisagé. C'est la pire crise économique depuis la création de News Corp il y a cinquante ans. Ce qui nous a vraiment tués est l'absence de publicité pour l'automobile. »En effet, les activités les plus touchées sont celles exposées à la publicité. Les revenus des stations de télévision ont été impactées par une chute « significative » de la publicité locale (un marché en recul de 19 %), malgré d'abondantes campagnes politiques lors des élections américaines. En Grande-Bretagne, les recettes publicitaires des journaux ont chuté de 10 %. L'activité Internet est tombée dans le rouge en raison du lancement du service musical de MySpace, du déclin du chiffre d'affaires des abonnés du site de jeux IGN, et des dépenses nécessaires pour faire croître l'audience. Quant à l'édition (Harper Collins), elle a souffert de ventes de détail « faibles » et de la faillite d'un important revendeur britannique. Seule activité dont la rentabilité s'accroît?: les chaînes câblées, comme Fox News, grâce à une hausse du prix facturé aux annonceurs et aux câblo-opérateurs.Ces mauvais résultats ont entraîné une provision de 8,4 milliards de dollars pour déprécier des actifs, dont 2,8 milliards concernant Dow Jones. Cela signifie donc que l'éditeur du « Wall Street Journal » vaut aujourd'hui deux fois moins que le prix payé en 2007 (5,6 milliards). Au final, la perte nette atteint de 6,4 milliards sur le trimestre, un record pour la société, et la première perte depuis plus de trois ans. Même en dehors de cette dépréciation, le bénéfice par action (0,12 dollar) est inférieur aux attentes des analystes (0,19 dollar). De même que le chiffre d'affaires?: 7,87 milliards de dollars, contre 8,35 milliards.peu de cibles intéressantesRésultat?: le groupe de Rupert Murdoch a une nouvelle fois révisé à la baisse sa prévision de bénéfice opérationnel pour l'exercice clos mi-2009. Si les conditions économiques ne se dégradent pas plus, il devrait reculer de près de 30 %, alors qu'en août dernier une croissance de 4 % à 6 % avait été promise, puis en novembre un recul de moins de 5 %.Côté acquisitions, Rupert Murdoch a dit voir très peu de cibles intéressantes, à part l'allemand Premiere. Il a assuré ne pas s'intéresser au « New York Times »?: « Je n'ai aucune envie d'être un ennemi public encore plus important?! »
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