Les temps sont durs en Ukraine pour la Société Générale. La banque française a annoncé il y a deux semaines un bénéfice annuel de 2 milliards d'euros. Malgré cela, elle a noté que « l'activité de crédit à la consommation est ponctuellement affectée par la dévaluation de la monnaie ukrainienne ». En effet, selon nos informations, la banque devrait afficher une perte nette de 100 millions d'euros sur cette activité en Ukraine. La Société Générale a en effet subi les méfaits de la dévaluation du hryvnia, la monnaie locale, qui a perdu 50 % de sa valeur entre les mois de novembre et décembre. Mais l'effet de change aurait surtout été amplifié par les excès de la banque française.Selon une source interne bien informée, les équipes de crédit à la consommation basées à Kiev auraient largement dépassé leurs droits d'acceptation de dossiers. Elles auraient ainsi prêté davantage qu'elles n'y étaient autorisées. Le problème vient du fait que la Société Générale consolide ses créances en euros dans ses comptes. Les dépassements d'octrois de crédit ajoutés à la dévaluation de la monnaie ont alors provoqué ces pertes. Une situation d'autant plus difficile que la banque n'a pas utilisé de couvertures de change?; ce qui est toutefois habituel pour ces activités. Contactée, la Société Générale n'a pas souhaité commenter nos informations.En plus des difficultés ukrainiennes, l'activité de crédit à la consommation accuserait également des pertes de 30 millions d'euros en Grèce à cause de la montée importante du coût du risque. En Espagne et au Portugal, l'activité serait également en situation délicate.réduction d'effectifÀ cause de ces difficultés, les relations sont tendues entre le responsable des services financiers spécialisés et le directeur général de la Société Générale. En décembre, lors d'un comité exécutif, Frédéric Oudéa aurait tapé du poing sur la table à l'encontre de Jean-François Gautier. Depuis, la banque aurait décidé de réduire ses effectifs en Ukraine.Matthieu Pechberty

latribune.fr

19 Févr 2009, 1:33

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