La Colombie pousse les prix de l'arabica à la hausse

Variété de café très recherchée, les prestigieux crus colombiens d'arabica mettent le marché du café sous pression. Pourtant, la Colombie ne produit que 12 millions de sacs de café, sur une production mondiale de 125 millions de sacs. Mais, pour les torréfacteurs, cette origine est primordiale, puisqu'ils ont une clientèle spécifiquement accro au café colombien. Ce qui était un atout pour le café colombien est toutefois en passe de devenir un problème, alors que la récolte de 2008 est très en retard. Seuls 11,1 millions de sacs sont sortis du pays l'année dernière, contre 12,61 millions en 2006. De fortes pluies, ainsi que le renouvellement d'une partie des plants de café sous l'impulsion de la fédération nationale des producteurs, ont en effet réduit et retardé la récolte. « Les exportateurs de café colombien pourraient faire défaut sur près d'un quart des ventes promises », juge un négociant. Un risque qui les incite à se ruer sur la marchandise dès qu'elle apparaît. La prime accordée au café colombien, qui est d'ordinaire de 1 cent par livre, a donc grimpé jusqu'à 30 cents par livre pour les variétés les plus rares, comme le Supremo. Et, à New York hier, sur l'ICE, l'arabica pour livraison en mars grimpait de plus de 1 %, à 1,20 dollar la livre. Car les acheteurs se rabattent aussi sur les autres types d'arabica. Et, parmi le bas de gamme des arabicas, il n'est pas impossible qu'un effet de substitution se constate avec le robusta. Car, pendant que la production peine, la demande de café ne semble pas affectée par la crise économique aux États-Unis, premiers consommateurs de la planète, comme dans le reste du monde. Selon le leader du café japonais, Marubeni, la consommation globale de café au Japon devrait être résistante à la crise, même si les consommateurs arbitrent en faveur de café filtré à la maison, plutôt qu'au Starbucks. Le groupe estime par ailleurs que la demande chinoise de café ne devrait pas dévier de son rythme de croissance de 20 % par an. Aline Robert
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