Les critiques fusent sur le plan de relance américain

Démocrates, républicains, entrepreneurs et investisseurs sont unanimes : il est urgent que le Capitole adopte un plan de relance propre à stimuler la première économie mondiale. Mais alors que 598.000 emplois ont été détruits en janvier aux États-Unis, portant le taux de chômage de 7,2 % à 7,6 % et le nombre de postes détruits à 3,6 millions depuis le début de la récession, en décembre 2007, des parlementaires de tous bords et d'influents économistes contestent l'efficacité du plan en gestation.« Il est inexcusable et irresponsable d'être ainsi bloqué et retardé pendant que des millions d'Américains sont licenciés », s'est exaspéré hier Barack Obama. Après que la Chambre des représentants a voté un plan de 819 milliards de dollars, le Sénat devait tenter hier soir d'adopter son propre texte. Faute de consensus, le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a prévenu qu'il contraindrait les sénateurs à se prononcer ce week-end. Obama entend promulguer une loi de compromis avant le 16 février.dépression« Il est trop tard à ce stade pour prévenir une progression relativement élevée du chômage », avertit Joel Prakken, président du cabinet Macroeconomics Advisers, ajoutant que « tout ce que ce plan de relance peut faire est en limiter la hausse ». Dans un contexte où tous les secteurs d'activité sont touchés, le PDG du conglomérat General Electric, Jeff Immelt, n'écarte pas une dépression car cette récession est accompagnée « d'une limitation des liquidités ».C'est justement pour « aider le crédit à circuler à nouveau et soutenir » le plan à l'étude au Congrès que le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, dévoilera lundi sa stratégie pour le secteur financier. La nouvelle administration a manifestement écouté les critiques qui se sont multipliées à Wall Street. Elle devrait mettre l'accent sur les garanties fédérales apportées aux créances des banques dans lesquelles des capitaux continueront d'être injectés. Une structure de défaisance sera bien créée mais ne devrait plus constituer l'axe central de ce dispositif.Au Sénat, où l'opposition républicaine dispose d'une minorité de blocage et veut privilégier les baisses d'impôts plutôt que les travaux d'infrastructure, des élus de tous bords espéraient hier amputer d'une centaine de milliards le plan étudié de 937 milliards de dollars. Stratège du fonds obligataire Pimco, Bill Gross juge pourtant que « l'économie a besoin d'un chèque de plusieurs milliers de milliards de dollars », faute de quoi se profile une « catastrophe potentielle ». Le Nobel d'économie Paul Krugman déplore aussi la faible taille d'un plan qui, selon lui, devrait atteindre pour être efficace 1.300 milliards de dollars sur deux années. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.