Les TV publiques contestées sur le Web

À l'heure du « média global », c'est-à-dire de la diffusion de programmes sur tous les réseaux (TV, Internet, mobile), les médias privés européens s'alarment de « l'expansion illimitée des radiodiffuseurs publics dans le domaine de nouveaux médias ». Dans un communiqué commun publié jeudi, les Associations des télévisions commerciales, des radios, des éditeurs de journaux européens, le Conseil des éditeurs européens, et l'Association allemande des chaînes privées et des fournisseurs de contenus en ligne estiment que cette expansion « menace le développement des opérateurs commerciaux ».Cette prise de position faisait suite à l'audition de l'Association des chaînes privées devant le Parlement européeen jeudi, dans le contexte de la révision de la communication de 2001 de la Commission relative aux règles sur les aides d'État aux services publics de radiodiffusion. De leur côté, les TV publiques membres de l'Union européenne de radiodiffusion (UER), organisaient hier à Bruxelles une conférence de presse. Selon eux, la nouvelle communication risque de faire obstacle à leur accès aux nouveaux médias.De fait, la révision, engagée en 2008 par la direction de la Concurrence de la Commission, vise à adapter le texte de 2001 à « la diversification des activités des organismes publics de radiodiffusion financées par des fonds publics [telles que le contenu en ligne?] », qui a entraîné des plaintes, de la part de groupes de presse allemands par exemple. Un premier projet soumis à consultation fin 2008 veut étendre aux nouveaux médias les principes fixés en 2001, selon lesquels il appartient aux États de définir les missions de service public des radiodiffuseurs, de réserver de façon transparente le financement public à ces missions, et à la Commission de veiller à leurs respects. Une majorité d'États membres est défavorable à ce contrôle commun. Une seconde version est sur le point d'être publiée.On est encore loin de l'adoption définitive par l'ensemble des commissaires d'un texte approuvé par les États. Au sein de la Commission, certains services estiment que la crise impose d'autres urgences. Mais justement, les médias privés, pénalisés, craignent un statu quo ou une révision n'encadrant pas assez la concurrence sur les nouveaux réseaux. Les diffuseurs publics ont la crainte inverse. I. R.
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