Les marchés financiers en pleine débâcle

Si certains avaient encore des doutes, les performances de la semaine passée les ont balayées : la lune de miel entre Wall Street et l'équipe Obama est bel et bien terminée. En novembre dernier, l'espoir du renouveau suscité par des fuites sur l'identité du futur secrétaire d'État au Trésor, Timothy Geithner, avait provoqué l'envolée des indices boursiers. Le Dow Jones et le S&P 500 s'étaient offert alors des rebonds respectifs de 19,6 % et 24,2 %? pour mieux rechuter ensuite. Depuis l'investiture de Barack Obama, le 20 janvier dernier, ces deux indices phares du marché américain ont cédé 20 %, retrouvant leur niveau de 1996.Certes, le nouveau président est parvenu à faire adopter par le Congrès un plan de relance de 787 milliards de dollars. Mais le marché craint que cela ne suffise pas à juguler la crise économique en cours. Surtout, le plan de sauvetage des banques n'a pas convaincu. Wall Street attendait davantage de concret, en particulier sur les conditions de rachat des actifs toxiques des banques pour tenter d'évaluer les dernières dépréciations d'actifs.En vain !La semaine passée aura été celle de toutes les exceptions : records de pertes avec l'assureur AIG, qui a frôlé les 100 milliards de dollars en 2008, record de faiblesse pour l'action Citigroup tombée sous le seuil fatidique de 1 dollar jeudi, première réduction depuis 1938 du dividende chez General Electric, menace de liquidation évoquée chez General Motors. Les investisseurs espéraient un nouveau plan de relance en Chine. En vain ! Et le marché a dû digérer vendredi 651.000 destructions d'emplois au mois de février aux États-Unis, portant le taux de chômage à 8,1 %. Au total, 4,4 millions d'emplois y ont été détruits depuis le début de la récession, un bilan jugé « effarant » par Barack Obama hier. Pas de quoi pousser les investisseurs à prendre des risques?Depuis le début de l'année, Wall Street (en repli de 6,17 % la semaine passée) a perdu 24,5 %. L'Europe boursière n'est pas mieux placée dans ce sombre palmarès, affectée elle aussi par le repli des valeurs bancaires et de l'assurance (? 18,5 % sur la semaine). À Paris, l'indice CAC 40, en repli de 1,37 % à 2.534,45 points vendredi (? 6,22 % sur la semaine), a cédé 21,24 % depuis début janvier. À Milan, l'indice S&P/MIB a perdu un tiers de sa valeur. Quant à l'indice Nikkei, au Japon, il s'en sort légèrement mieux, avec un retrait de 19 % (? 5,22 % sur 5 jours). La saison de publication des résultats du quatrième trimestre s'achève à Wall Street. Le bilan n'est guère reluisant : 31 % de chute des résultats sur les 489 sociétés du S&P 500 ayant publié. Manquant de visibilité, les dirigeants préfèrent s'abstenir de faire des prévisions. La décision de GE de réduire son dividende pourrait bien ne pas être isolée. En effet, les analystes de JP Morgan Chase s'attendent à voir s'ajouter 20 nouvelles sociétés aux 33 qui avaient déjà, en fin de semaine passée, annoncé une décision en ce sens : AT&Tmp;T ou DuPont seraient les premières concerneées-. JP Morgan table sur un repli de 23 % des dividendes du S&P 500 cette année. n leEs..
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