Un « réajustement » ministériel en deux étapes

Début mai, à l'ouverture de la campagne européenne, Michel Barnier quittera le ministère de l'Agriculture pour conduire la bataille au nom de l'UMP. Tête de liste en Île-de-France, l'ancien commissaire européen sera secondé par Rachida Dati, qui abandonnera le ministère de la Justice. Les deux ministres seront aussitôt « remplacés », explique-t-on à l'Élysée. Mais le véritable remaniement gouvernemental n'interviendra qu'après le scrutin du 7 juin. Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, en a expliqué la philosophie dimanche sur BFM : « On voit bien qu'il y a toujours besoin à mi-mandat d'une certaine relance, de donner un dynamisme nouveau à l'équipe. » Pas question toutefois de changer le locataire de Matignon, François Fillon, décrit comme « le chef d'état-major idéal ». « C'est un excellent Premier ministre qui s'entend très bien avec le président de la République », a souligné Claude Guéant.Pour le reste, les rumeurs vont bon train. Et déjà sur la date retenue. Le conseiller élyséen Henri Guaino avait expliqué il y a quelques jours que les élections européennes n'étaient peut-être pas le rendez-vous attendu. « Le seul calendrier qui compte, c'est la crise », avait-il dit.nombreux candidatsÀ l'Élysée, on se montre prudent, en expliquant que Nicolas Sarkozy ne veut pas « s'encombrer l'esprit » avec le casting du futur gouvernement. Un de ses conseillers se dit d'ailleurs sceptique sur l'hypothèse évoquée ces derniers jours d'un cabinet de crise réintégrant des « poids lourds » de la droite, comme Alain Juppé, Philippe Séguin et Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier a expliqué dimanche sur Canal Plus qu'il ne se baignerait « pas deux fois dans le même fleuve ». « La théorie des chaises musicales laisse deviner que le remaniement sera important », explique-t-on toutefois à l'Élysée. La Justice et l'Agriculture attirent les candidats. Les UMP Christian Estrosi, Nadine Morano, Luc Chatel, Laurent Wauquiez, Alain Marleix et le Nouveau Centre Maurice Leroy se verraient bien succéder à Michel Barnier.Un sondage réalisé mi-mars par l'institut CSA pour « VSD » indiquait qu'un Français sur deux était favorable à un remaniement. 61 % des sondés souhaitaient voir entrer au gouvernement l'écologiste Nicolas Hulot, suivi du socialiste Jack Lang, des UMP Alain Juppé, Dominique de Villepin et Jean-François Copé. Côté ouverture, la chasse s'annonce tout de même plus difficile qu'en 2007 car la crise a réveillé le clivage droite-gauche. Et pour Dominique de Villepin, cela paraît plus qu'exclu. L'ancien Premier ministre, qui multiplie les critiques contre Nicolas Sarkozy, a apporté hier son soutien à la socialiste Ségolène Royal, prise pour cible par l'UMP pour ses propos sur la radicalisation des conflits sociaux.
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