Zapatero change ses ministres

L'usure du pouvoir se manifeste plus implacablement encore en époque de crise. Pedro Solbes le sait bien qui est sur le point de perdre le poste de ministre de l'Économie qu'il occupait depuis 2004. Il sera remplacé par l'actuelle titulaire des Administrations publiques, Elena Salgado, dans le cadre du remaniement ministériel que José Luis Rodríguez Zapatero devrait annoncer, selon toute vraisemblance, dès aujourd'hui ou demain mercredi, soit un an à peine après son investiture pour un deuxième mandat.En baisse alarmante dans les sondages ? l'opposition de droite espagnole, le Parti populaire (PP), vient de passer devant le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir ?, le président du gouvernement socialiste tente ainsi de reprendre l'initiative politique face à l'opposition conservatrice, qui ? avec un impact croissant dans l'opinion publique ? l'accusait d'inertie face à la crise. Or celle-ci est chaque jour plus sévère si l'on en croit les dernières prévisions de la Banque d'Espagne, qui annonce pour 2009 une chute du PIB de 3 % et un déficit public de 8,3 % du PIB, avec un chômage qui atteindra 19,4 % de la population active en 2010. Des pronostics beaucoup plus sombres que des prévisions officielles pourtant maintes fois révisées à la baisse.aveu d'impuissance Certes, Pedro Solbes ? l'homme qui avait sorti le pays de la récession antérieure, celle de 1993 ? n'en est nullement la cause. Il apparaissait même comme un dernier rempart d'orthodoxie face à la tentation de certains de ses collègues du gouvernement de répondre aux difficultés croissantes avec une politique de type interventionniste ou protectionniste. Mais le ministre, âgé de 65 ans, apparaissait très las, sans réflexe suffisant face à la gravité de la situation. Sa récente déclaration selon laquelle le gouvernement avait « épuisé sa marge de man?uvre fiscale » face à la crise avait été interprétée comme un aveu d'impuissance par l'opposition.Son successeur, Elena Salgado, ingénieur industriel de 59 ans, saura-t-elle insuffler à la gestion économique ce nouvel élan dont les socialistes ont bien besoin ? Malgré sa longue présence au gouvernement ? elle fut successivement ministre de la Santé et des Administrations publiques ?, elle apparaît davantage comme une bonne gestionnaire que comme une personnalité politique incontestée. Une carrure qu'elle devra rapidement acquérir à un poste qui, dans les circonstances actuelles, est tout sauf une sinécure ! Th. M., à Madrid
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