« Nous ne voyons pas encore de lumière au bout du tunnel. » Harald Schwager, membre du directoire de BASF, a résumé sans optimisme la situation du numéro un mondial de la chimie lors d'un entretien accordé à « La Tribune ». « La baisse des commandes s'est stabilisée à 25 % en moyenne par rapport à la même période de l'an dernier. L'activité demeure erratique : nos clients achètent quand ils ont eux-mêmes des commandes, mais cessent dès que leurs stocks se reconstituent », a expliqué le dirigeant. BASF, qui a enregistré une chute de 68 % de son bénéfice net au premier trimestre (375 millions d'euros), a « arrêté temporairement trente lignes de production, dont cinq à Ludwigshafen [Ndlr, siège du groupe en Allemagne] », détaille Harald Schwager, par ailleurs directeur de ce site. En Europe, « 4.000 salariés [Ndlr, sur 61.600] travaillent en horaires réduits », a-t-il indiqué.suppressions de postes Interrogé sur les 2.000 suppressions de postes prévues en 2009 ? contre 1.500 initialement ?, Harald Schwager évoque « la vente d'une usine chinoise de catalyseurs à Nanjing » annoncée le 20 avril et qui emploie 400 personnes. à propos du rachat du chimiste suisse Ciba, finalisé en septembre 2008 pour 3,8 milliards d'euros, le dirigeant précise que « l'intégration débutera en juillet ». « Au vu des difficultés de certaines activités [de Ciba], il sera difficile de ne pas procéder à des suppressions de postes », estime-t-il.BASF se veut pourtant confiant à moyen terme. « Les chimistes peuvent sortir plus forts de cette crise s'ils en profitent pour se séparer de leurs sites les moins compétitifs », a indiqué Harald Schwager, soulignant que le groupe mène ce procédé de façon « continue » depuis plusieurs mois. AUDREY TONNELIER

latribune.fr

22 Mai 2009, 1:43

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