C'est une bonne chose que le Club Méditerranéeerranée reconstitue ses fonds propres plutôt que de continuer à vendre tous ses actifs comme il l'a fait ces dernières années. » Ce n'est pas Henri Giscard d'Estaing, le président du Club Med, qui porte ce jugement, mais Bernard Tapie, l'homme d'affaires, qui a exprimé récemment son intérêt pour le groupe de tourisme. Néanmoins, il déclare à « La Tribune » qu'il est « choqu頻 par le soutien de la Caisse des dépôts (CDC) à l'augmentation de capital de 102 millions d'euros annoncée hier par le Club Med. L'investisseur institutionnel souscrira à l'émission d'actions et d'obligations et pourrait détenir, à terme, 9,8 % du capital du Club Med dont il s'était désengagé en 2004.« il y a mieux à faire »Bernard Tapie, qui affirme ne pas avoir acheté une seule action Club Med pour le moment, estime que, si la CDC a de l'argent pour aider les entreprises, il y a certainement mieux à faire. « C'est du copinage pour sauver le management », tempête-t-il, avant d'ajouter : « Si l'État est derrière ça, c'est coupable. » Cette augmentation de capital ne remet pas en cause les visées de Bernard Tapie sur le Club. « Il y aura de l'argent dans les caisses de l'entreprise », constate-t-il simplement. Mais il se défend d'avoir pris sa décision. « Si les comptes de l'été du Club Med ne sont pas bons, je monterai au capital avec des fonds d'investissement. Dans le cas inverse, ils n'auront pas besoin de moi ! » C'est mal parti. Les réservations constatées à fin avril sont en recul de 17,2 %. Et sur les cinq premiers mois de l'exercice 2008-2009, à fin mars, le chiffre d'affaires est en recul de 5,1 %, à 595 millions d'euros, et le résultat avant impôts est négatif de 16 millions, alors qu'il était positif de 1 million l'an passé à la même époque. Les analystes s'attendent à des résultats déficitaires pour 2009 et 2010. L'augmentation de capital annoncée hier donne une bouffée d'oxygène au groupe qui doit faire face en 2010 à deux lourdes échéances : 120 millions d'euros d'endettement à moyen terme en juin et 150 millions sous forme d'obligations convertibles. L'émission, déjà garantie à hauteur de 75 %, a été signée à des conditions favorables (5 % de rémunération pour l'obligation). Le Club dégagera 45 millions d'euros en 2009 et 50 millions en 2010 grâce à la cession de 4 à 5 villages qu'il ne veut pas continuer à exploiter. Enfin, il a l'intention d'être plus économe et vise 56 millions de baisse de ses frais fixes, sans licenciement.

latribune.fr

22 Mai 2009, 1:43

Partager :