Total résiste au repli du pétrole

Avec un résultat net en recul de 36 % au premier trimestre 2009 (à 2,3 milliards d'euros), Total affiche une meilleure résistance que ses grands concurrents européens à la chute des prix du pétrole. Alors que le prix du baril de brent a plongé de 54 % en un an, Shell et BP ont vu leurs bénéfices fondre de 62 % par rapport au premier trimestre 2008.Total a d'abord été protégé par sa faible présence aux États-Unis, où ses concurrents ont été pénalisés par une chute de 50 % des prix du gaz (qui est resté stable en Europe) et par des marges de raffinage plus faibles que sur le Vieux Continent. Au contraire, le groupe français, qui ne possède plus qu'une seule raffinerie aux États-Unis, a vu le résultat opérationnel de ses activités « aval » (raffinage et distribution) presque doubler, à 600 millions d'euros. « Ce résultat est principalement dû à un redressement du marché du raffinage en Europe, après la conjoncture extrêmement dégradée de l'an dernier », explique le groupe. Cette embellie n'a pas eu lieu outre-Atlantique en début d'année, même si aujourd'hui, la conjoncture semble se renverser.gisement de tahitiTotal a tiré parti aussi de la structure de coût performante de sa branche « amont ». Ses activités exploration et production, en recul de 46 %, à 1,48 milliard d'euros (contre ? 67 % pour Shell et ? 57 % pour BP), affichent des coûts techniques très inférieurs à ceux des autres majors. En 2008, ils se sont établis à 15,5 dollars par baril contre 20 dollars pour ses rivaux, selon une étude CA Chevreux. « Total explore davantage de gisements plus jeunes, hors pays de l'OCDE, moins chers à opérer », note un analyste parisien. « Par ailleurs, Total a toujours pratiqué une politique de coût très rigoureuse », ajoute un autre spécialiste. Et le groupe renforce cette prudence. Au premier trimestre, il a réduit de 850 millions de dollars ses coûts dans l'exploration, quand Shell fait état d'une « hausse » de ses dépenses en la matière. De plus, « les contrats de Total prévoient une meilleure indexation sur le prix du pétrole des taxes versées aux pays producteurs », souligne un analyste. Après un recul de 4,5 % de sa production au premier trimestre, Total a annoncé hier l'entrée en production du gisement de Tahiti, « l'un des plus importants du golfe du Mexique », dont il détient 17 %.
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