Mobile : Numericable et Virgin étudient la 4e licence

Alors que le gouvernement doit lancer cet été un appel à candidatures pour un 4e opérateur mobile, un autre candidat pourrait se manifester face au favori Free : un consortium réunissant Numericable et Virgin Mobile. En effet, le câblo-opérateur et l'opérateur mobile virtuel (MVNO) ont récemment entamé des discussions à ce sujet. Interrogé, Numericable, qui avait déjà failli être candidat mi-2007 avec l'égyptien Orascom, confirme qu'« un projet est à l'étude » avec Virgin. De son côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le PDG de la filiale de Virgin et Carphone Warehouse, dit « étudier sérieusement une candidature ». Néanmoins, tous deux assurent que « la décision d'y aller n'est pas encore prise ».le chinois zte intéresséUn tel projet coûte cher : le coût du réseau est estimé à 1 milliard d'euros, plus 206 millions pour la licence. Pour participer au financement, Numericable comme Virgin discuteraient avec l'équipementier chinois ZTE. Ce dernier serait prêt à accorder un crédit fournisseur de près d'un demi-milliard d'euros, en échange d'une commande d'un réseau mobile 3G. En effet, l'équipementier chinois est très désireux d'entrer sur le marché français ; il compte bien se servir de ses 15 milliards de dollars de crédits disponibles, contractés auprès de plusieurs banques, dont une française, comme d'une arme commerciale.L'objectif du tandem serait d'accueillir un maximum de MVNO en leur proposant des conditions plus attractives que les trois opérateurs existants, Orange, SFR et Bouygues Télécom. Cela permettrait de remplir dès le départ le réseau du 4e opérateur. Une piste envisagée par Numericable serait même de faire rentrer dans le consortium d'autres MVNO. « C'est un scénario parmi d'autres, qui peut aboutir ou non », répond le câblo-opérateur. Interrogé, Tele2, le second MVNO hexagonal, assure ne pas discuter avec le tandem.faiblessesS'il se concrétisait, ce schéma présente toutefois plusieurs faiblesses. D'abord, un financement par un équipementier chinois ne serait pas du goût des pouvoirs publics, alors que la France compte un équipementier, Alcatel-Lucent. Ensuite, les opérateurs virtuels ne possèdent pas de réseau, et doivent donc acheter des minutes à un opérateur détenant un réseau, tel qu'Orange, SFR ou Bouygues Télécom. Changer de réseau coûte pourtant cher. En effet, les cartes d'abonné (SIM) n'appartiennent pas au MVNO mais à l'opérateur de réseau. Le MVNO doit donc demander à tous ses clients de changer leur carte SIM. Cela comporte un risque important de perte de clients : 30 % d'après les exemples étrangers. Les contrats des MVNO avec Orange et SFR interdisaient même tout changement de réseau pendant les deux à quatre premières années du contrat, mais ces clauses ont pour la plupart expiré aujourd'hui.
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