Solange Strom, la douce Provence au Canada

De sa jeunesse française, Solange Strom, 47 ans, a gardé un certain franc-parler. Née canadienne, par sa mère, et française, par son père, elle grandit à Lyon. Elle y reste jusqu'à l'âge de 28 ans. En cinquième année de médecine, elle est contrainte d'arrêter la fac pour des raisons médicales. Temporairement, pense-t-elle. Elle en profite pour rendre visite à sa grand-mère de 90 ans, installée à Montréal. Solange Strom n'est jamais repartie. Au Canada, les Laboratoires Boiron lui offrent un poste de formatrice. « Je n'avais jamais fait de commerce et Thierry Boiron m'a proposé de partir sur les routes du Québec pour présenter les produits homéopathiques aux pharmaciens », explique-t-elle. Elle part ensuite à l'assaut de l'Ouest canadien. « Au Canada, si on est prêt à travailler le vendredi soir et le week-end, il y a toutes les chances pour qu'on gravisse rapidement les échelons, lance-t-elle. Il suffit de veiller à être meilleur que les autres. » Elle réussit à séduire les pharmaciens les plus sceptiques des bienfaits de l'homéopathie. Parmi eux : son futur mari. exclusivité des produitsPropriétaire de 10 pharmacies, son époux lui donne en 1996 carte blanche pour en gérer une. Elle créé un espace dédié à la femme qui travaille, avec salon d'esthétique et salle d'allaitement. Une première. La découverte des produits L'Occitane en Provence qu'elle décide d'importer vient cependant changer la donne. Marseillaise par son père, elle garde un profond attachement pour le sud de la France et est convaincue du potentiel de la marque française au Canada. En 1999, elle convainc l'entreprise de lui donner l'exclusivité des produits L'Occitane pour l'Ouest canadien. Elle ouvre une boutique à Vancouver. Le succès est immédiat. La vente des pharmacies de son mari apporte le capital nécessaire à l'ouverture de nouvelles boutiques à travers tout le pays.Aujourd'hui, Solange Strom vit à Toronto. Elle est à la tête de 12 boutiques qui emploient 90 personnes et génèrent un chiffre d'affaires final de 10 millions de dollars canadiens (6,4 millions d'euros). Et elle ne compte pas s'arrêter là. « J'ai fini par accepter que la vente, c'était mon truc ; même si j'entends encore des gens me demander : pourquoi avoir fait médecine si tu voulais devenir vulgaire commerçante ? » Elle avoue cependant que si elle a réussi à faire tout ça, c'est parce qu'il y a toujours eu un homme ? son père, un prof de maths ? pour lui dire qu'elle n'y arriverait pas. Des affirmations qui lui ont donné l'envie de se dépasser et de réussir là où on l'attendait le moins.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.