Christian Charpy défend la fusion ANPE-Assedic devant les députés

Le président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie, qui faisait salle comble pour l'audition de Christian Charpy, directeur de Pôle emploi, l'a répété hier : « 67 députés présents, c'est beaucoup. Cela veut dire qu'il y a une inquiétude sur le terrain ». « Donnez-moi une bonne raison de dire que Pôle emploi, c'est mieux qu'avant? » a ainsi lancé un député de la majorité. Pendant un peu plus de deux heures, l'ancien patron de l'ANPE s'est plié à l'exercice des questions-réponses avec les députés de la commission sur la mise en ?uvre de la fusion Assedic-ANPE, quinze mois après son vote par l'UMP, dans un contexte de crise. Car « 25 % de demandeurs d'emploi supplémentaires chaque semaine par rapport à l'année précédente, cela ne passe pas inaperçu sur le fonctionnement de l'établissement », a-t-il rappelé. Le directeur de Pôle emploi a également reconnu que le numéro d'appel unique 3949 « avait connu des difficultés » depuis sa mise en place le 5 janvier (plus d'un million d'appels ont été reçus cette seule journée), parlant d'une « situation aujourd'hui à peu près stabilisée ». Rappelant que l'appel depuis une ligne fixe coûtait 11 centimes d'euro, quelle que soit sa durée, Christian Charpy a indiqué qu'il allait demander au conseil d'administration de Pôle emploi la possibilité de fournir aux demandeurs d'emploi disposant de faibles ressources « des cartes téléphoniques prépayées ». Interrogé sur la formation des personnels issus des deux organismes qui travailleront à terme dans des sites mixtes (l'objectif est d'arriver à 950 sites à la fin de l'été), il a précisé qu'à ce jour « entre 4.500 et 5.000 personnes avaient été formées sur les 30.000 qui doivent l'être d'ici à fin 2009 ».Faire face à la criseInterpellé à plusieurs reprises par des députés de l'opposition sur le nombre important de demandeurs d'emploi suivis par les conseillers, il a indiqué qu'on était « aujourd'hui en moyenne à 90 demandeurs d'emploi pour un conseiller ». Un chiffre qui peut passer à « 140, voire à 180 dans certaines agences ». Enfin, pour faire face à l'augmentation du nombre des demandeurs d'emploi, 1.840 postes seront créés. Christian Charpy table dans les trois ans à venir sur le « redéploiement de 4.500 personnes (10 % des effectifs) en direction des services opérationnels ». Sans oublier « les quelque 1.300 personnes qui travaillent actuellement au service du recouvrement ». Recouvrement des cotisations d'assurance chômage qui sera confié aux Urssaf au plus tard le 1er janvier 2012. Les 2.500 recrutements qui seront opérés en mai et juin (dont 400 pour remplacer les personnels en formation et 300 pour anticiper les départs à la retraite) se feront par simulation et avec des CV anonymes. n
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