Les maladresses de la présidence tchèque

C'était une sorte de baroud d'honneur. Le ministre tchèque des Finances, Miroslav Kalousek, a voulu marquer publiquement sa différence avec ses partenaires européens mardi à Bruxelles à l'issue de son dernier conseil Ecofin, puisque le gouvernement du Premier ministre Mirek Topolanek, dont il fait partie ? défait par un vote de défiance des députés tchèques ?, doit être remplacé par un nouveau cabinet de transition ce vendredi. La France et l'Allemagne étaient particulièrement visées, celles-là mêmes qui accusent sans cesse la présidence tchèque de l'Union de l'inaction face à la crise économique après une très active présidence française. Paradis fiscaux ? Prague regrette l'inscription des trois pays de l'Union (Luxembourg, Autriche, Belgique) sur la liste de paradis fiscaux de l'OCDE. Alourdissement des déficits publics en raison des plans de relance ? Le très libéral Kalousek estime que cela met en danger « la viabilité de nos finances publiques à long terme ». Licenciements massifs ? « Je crois qu'il ne faut pas lancer un appel aux entreprises à s'abstenir d'être compétitives », rétorque Kalousek. Bref, observe un diplomate français de haut rang, « nous avons un vrai problème avec la présidence tchèque dans le domaine économique ». Dans le domaine de la diplomatie, les ratés de la présidence tchèque sont aussi légion. Pas étonnant que des poids lourds européens manquent à l'appel à Prague demain, pour le sommet de partenariat oriental, comme Nicolas Sarkozy, Gordon Brown ou encore José Luis Zapatero. abstentionLa préparation de ce sommet, qui devait être le point d'orgue de la présidence tchèque, a indisposé beaucoup de monde tant à l'intérieur de l'Union que dans les pays concernés, sans parler de la Russie qui accuse les Européens d'élargir sa sphère d'influence dans son arrière-cour. Les présidents biélorusse, Alexandre Loukachenko, et moldave, Vladimir Voronine, ont eux aussi préféré s'abstenir de se rendre à Prague. Les propos de Karel Schwarzenberg, le ministre des Affaires étrangères tchèque, heurte souvent ses interlocuteurs par ses partis pris. D'ailleurs, l'amateurisme de la diplomatie tchèque fait souvent sourire ou hurler. C'est selon. Comme « le président Poutine » pour parler du Premier ministre russe, ou « une action défensive et non offensive » pour parler de l'offensive de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. MARC DEGERAFP
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