Sarkozy emprunte Juppé à la droite et Rocard à la gauche

olitiqueUn nouveau coup politique au nom de l'ouverture. Nicolas Sarkozy a demandé hier à deux anciens Premiers ministres, Alain Juppé (UMP) et Michel Rocard (PS), de présider « une commission chargée de réfléchir aux priorités » du futur emprunt national. Le premier était chiraquien, le second fut le rival de toujours de François Mitterrand. Les deux conservent une notoriété forte dans leur camp respectif.Il est vraisemblable que Nicolas Sarkozy a aussi cherché à apaiser les deux hommes. Alain Juppé, 63 ans, qui avait quitté prématurément le gouvernement Fillon en juin 2007, après sa défaite aux législatives à Bordeaux, se serait bien vu à nouveau ministre, et Michel Rocard, 78 ans, est président de la « conférence des experts » sur la taxe carbone, qui est un peu court-circuitée par la volonté présidentielle de décider rapidement d'un dispositif fiscal écologique.La commission Juppé-Rocard, qui devrait recruter des membres étrangers pour apporter une expérience plus large, « procédera à des consultations et formulera avant le 1er novembre 2009 des propositions sur le choix des priorités que le gouvernement arrêtera ensuite », a précisé l'Élysée dans un communiqué. Autant dire que François Fillon, qui avait réuni ses ministres il y a huit jours à Matignon pour cadrer les investissements éligibles à l'emprunt, se voit ainsi une nouvelle fois contourné par l'Élysée.Le but affiché de Nicolas Sarkozy est de parvenir à un consensus sur un sujet qui ne fait pas l'unanimité dans la majorité et suscite l'hostilité à gauche. Plusieurs élus UMP ont fait part de leurs craintes concernant l'impact d'un emprunt sur des finances publiques déjà à la dérive.cavalerieDans le texte de la motion de censure, que Laurent Fabius défendra demain à la tribune de l'Assemblée nationale, le Parti socialiste dénonce un président de la République qui « a préféré faire de la cavalerie financière en ajoutant la dette à la dette pour financer les dépenses courantes de l'État comme il le fait depuis deux ans ».La définition des secteurs stratégiques des vingt ans à venir « n'est pas une affaire de gauche et de droite, c'est une affaire d'hommes et de femmes d'expérience qui croient dans leur pays, qui réfléchissent ensemble », a répondu Nicolas Sarkozy hier à Évian, où il participait au sommet franco-britannique.Le chef de l'État n'en a décidément pas fini avec l'ouverture. Nicolas Sarkozy pourrait compléter avant le 14 juillet le gouvernement récemment remanié. Si le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre est assuré d'obtenir un poste ? secrétaire d'État aux Technologies vertes ? ?, l'entrée de Jérôme Clément, PDG d'Arte, comme secrétaire d'État à la Communication est très souvent évoquée. Venu de la gauche, c'est aussi un proche d'Alain Juppé.
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