Le G8 veut relancer l'agriculture dans les pays pauvres

développementPlus d'un milliard de personnes souffre de la faim dans le monde, soit une personne sur six, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La crise économique, le recul des transferts de migrants et la remontée des cours des matières premières agricoles expliquent ce triste record. Les chefs d'État et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés annonceront lors du G8 d'Aquila, en Italie, la création d'un fonds de 12 milliards de dollars sur trois ans, destiné à financer des projets agricoles dans les pays pauvres. L'argent serait confié à la Banque mondiale et au Fonds international de développement agricole (Fida), une agence onusienne.Alors que les prix des denrées agricoles repartent à la hausse, les pays riches souhaitent, au-delà d'une aide ponctuelle, renforcer la souveraineté agricole des pays en développement afin d'éviter la répétition des émeutes de la faim qui ont secoué l'Afrique et l'Asie durant l'hiver 2007-2008. Les leaders du G8 s'engageront à inverser « la tendance à la baisse de l'aide au développement et des financements nationaux en faveur de l'agriculture », selon les termes du communiqué final que le « Financial Times » a consulté.microcrédits trop élevés Depuis le début des années 1990, l'aide en faveur de l'agriculture est en chute libre. La Banque mondiale n'y consacre plus que 4 % de ses interventions alors que 75 % des pauvres vivent en milieu rural. Selon Oxfam, les pays riches ne consacrent plus que 5 milliards de dollars à l'aide à l'agriculture des pays en développement contre 20 milliards en 1980.« Le problème, c'est que le secteur privé ne s'est pas substitué au secteur public, souligne le président de la fondation Farm, Bernard Bachelier. Cela a fonctionné au Brésil mais pas dans les pays les moins avancés. » Résultat, les rendements agricoles demeurent extrêmement bas en Afrique. Une hausse de 40 % de la production agricole mondiale d'ici à 2018 n'est pourtant pas « irréaliste », à condition de réaliser les investissements nécessaires, souligne un récent rapport de l'OCDE. À condition aussi de rapprocher agriculteurs et financements. « En Afrique, par exemple, les différentes formes de financement du monde agricole ne correspondent pas aux besoins. Les taux d'intérêt pratiqués par les organismes de microcrédit sont trop élevés pour des petites exploitations familiales à faible rentabilité tandis que les banques à vocations agricoles sont souvent trop éloignées des agriculteurs. »L'initiative du G8 correspond à une réorientation assez radicale des politiques de lutte contre la faim, notamment des États-Unis. « Pendant trop longtemps, notre première réponse à la lutte contre la famine a été d'envoyer de l'aide lorsque la crise était à son pic, a récemment déclaré la secrétaire d'État Hillary Clinton. Cela a permis de sauver des vies, mais cela ne permet pas de s'attaquer aux racines de la famine. »n
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