L'économie géorgienne tente d'échapper à l'étreinte russe

Jusqu'au conflit d'août 2008, l'économie géorgienne (12,6 milliards de dollars de PIB) croissait au rythme impressionnant de 10,5 % par an en moyenne sur les trois dernières années. Mais la guerre a enrayé cette belle mécanique, l'activité du pays ayant terminé 2008 sur une croissance de 2,1 %. Les troupes russes se sont employées à saper le dynamisme du pays en maintenant suffisamment longtemps les voies de communication coupées et en détruisant de nombreuses infrastructures. Les autres dommages directs infligés concernent l'agriculture et le tourisme. Mais l'impact principal a porté sur la confiance des investisseurs et des 4,5 millions de consommateurs géorgiens. Autre coût majeur dû à la guerre, le déplacement de quelque 160.000 personnes, dont 30.000 de manière permanente. Dans les six mois qui ont suivi la guerre, les échanges commerciaux ont chuté de 30 %.Heureusement pour la Géorgie, les investissements étrangers ne se sont pas effondrés. De 1,65 milliard de dollars en 2007, ils sont tombés à 1,2 milliard en 2008. Juste après le conflit, le Fonds monétaire international a décidé d'octroyer un prêt d'urgence de 750 millions de dollars sur dix-huit mois afin de restaurer la confiance des investisseurs. En dépit des gros crédits déjà reçus et à venir, Tbilissi conserve un endettement limité de 3 milliards de dollars, 26 % du PIB.politique prudenteLa résilience de l'économie vient selon la Banque mondiale d'une politique fiscale et budgétaire prudente. L'autre raison vient de son histoire? difficile. Elle revient de loin puisqu'après l'éclatement de l'URSS, la Géorgie a connu la pire descente aux enfers de toutes les républiques avec un effondrement de 70 % de la production industrielle et de 90 % des exportations. Le grand frère russe lui a administré un coup supplémentaire en lui fermant son marché en 2007, alors qu'il absorbait jusque-là l'essentiel des exportations géorgiennes.Pour 2009, la Banque mondiale prédit une contraction de l'économie de 1,5 %, une modeste contre-performance à comparer avec l'écroulement de l'économie de la Russie (? 10 % au premier semestre). E. G., à Moscou
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