Gemalto veut s'offrir Wavecom

C'est en pleine tourmente financière et boursière que Gemalto, le fabricant français de cartes à puce, a choisi de lancer sa première opération de croissance externe depuis sa naissance en 2006. Le numéro un mondial du secteur a déposé hier une offre publique d'achat sur son compatriote Wavecom, spécialisé dans les solutions logicielles et les services, pour les communications industrielles sans fil. Avec une mise de 7 euros par action Wavecom, en cash, l'opération valorise la société d'Issy-les-Moulineaux à 111 millions d'euros. Wavecom disposant de 46 millions d'euros de trésorerie nette, Gemalto devrait débourser environ 65 millions d'euros.Cette OPA n'a semble-t-il pas convaincu les marchés, le titre perdant 12 % à la reprise des cotations à 13 heures. Les analystes, jugent l'opération " à contre-pied du marché " ; ils craignent une " destruction de valeur " et un manque de synergies. Pour Olivier Piou, DG de Gemalto, son intérêt ne fait cependant pas de doute. D'une part - les résultats du premier semestre l'ont démontré -, la fusion en juin 2006 entre Axalto et Gemplus dont est issu Gemalto a porté ses fruits plus rapidement que prévu. D'autre part, les risques sont cette fois " beaucoup plus limités ", assure le directeur général. Le chiffre d'affaires de Wavecom, qui emploie 500 personnes, essentiellement en R&D, ne représente que 10 % de celui du groupe Gemalto... Surtout, Gemalto espère ainsi " accélérer " la croissance du marché naissant du machine to machine (M2M), c'est-à-dire celui de la communication entre machines dans l'industrie, qu'il " regarde depuis longtemps ". Le M2M, très utilisé dans l'industrie automobile (appels d'urgence, gestion de flotte à distance...) et les compteurs électriques (relevés à distance), évalué par Gartner à 850 millions d'euros cette année dans le monde, est promis à une croissance de 22 % par an d'ici à 2010.INTERNATIONALISER DAVANTAGE WAVECOMGemalto compte accélérer le développement de Wavecom à l'international. À l'évidence, même si Olivier Piou a précisé que cette opération n'était pas hostile, après des mois de discussions, Wavecom n'a semble-t-il pas eu le choix. La société subit des hauts et des bas depuis sa création en 1993. Après avoir réussi l'intégration de la division M2M de Sony-Ericsson en 2007, Wavecom voit depuis le début de l'année chuter ses résultats, plombés par le ralentissement aux États-Unis.
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