Les banques européennes sont sauvées

Dans toute l'Europe, les banques en difficulté ont été soutenues, les cas les plus emblématiques étant les grandes banques de dépôt Fortis et Dexia. Alors, pourquoi ne pas le dire explicitement ? C'est la démarche qu'a choisie le gouvernement irlandais. Depuis la semaine dernière, la république d'Irlande garantit les dépôts, les dettes ordinaires et les dettes subordonnées remboursables des six grandes banques irlandaises. Depuis dimanche, les États ont également garanti les dépôts en Allemagne, en Autriche et au Danemark. Les autres États vont suivre. Cette méthode a l'avantage d'être simple et immédiate. Les déposants seront rassurés, l'argent reprendra bientôt le chemin des banques, les banques hésiteront moins à se prêter entre elles. On ira même jusqu'à protéger les banques qui ne reçoivent pas de dépôt, comme cela a déjà commencé avec la banque HRE en Allemagne. En Europe, c'est le début de la fin de la crise bancaire, le début aussi des conséquences négatives pour le reste de l'économie. Qui va payer ? Premièrement, les actionnaires des banques, car ils ne recevront pas de dividende avant de longues années, le temps pour les banques de rétablir leur bilan ; deuxièmement, les États (et derrière eux les contribuables), dans la mesure où ils devront saisir et recapitaliser certaines banques particulièrement insolvables ; troisièmement, les emprunteurs, qui auront beaucoup de mal à emprunter ; quatrièmement, le système parabancaire, c'est-à-dire les OPCVM et les assurances, qui vont perdre leurs souscripteurs au profit des banques ; cinquièmement, les détenteurs d'actifs, qui sont en train de se déprécier car tous les marchés baissent. L'économie européenne est en phase de déflation, la seule consolation étant que la déflation est sans doute moins violente que si les banques faisaient défaut. Pendant ce temps, aux États-Unis, où la finance passe davantage par les marchés financiers que par les banques, les hommes politiques veulent soutenir les marchés en dotant un fonds de soutien de 700 milliards de dollars pour racheter des actifs invendables. Mais pour se mettre en travers d'un marché qui baisse, un marché de la taille du marché financier américain, il faudra injecter beaucoup plus de 700 milliards, avec un sérieux risque d'inflation.

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