L'épargne salariale appelée à combler les déficits

La mobilisation des gestionnaires n'empêchera pas le gouvernement de piocher à nouveau dans l'épargne salariale et l'épargne retraite. Après la mesure de déblocage anticipé des fonds placés dans les plans d'épargne entreprise (PEE) qui a entraîné une réduction des encours gérés de 3,9 milliards, le gouvernement souhaite taxer les niches sociales et le capital. Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2009 intégrera en effet de nouvelles sources de financement dont l'épargne salariale et l'épargne retraite. Un " forfait social " correspondant à une taxe de 2 % sur les versements des entreprises au titre de l'intéressement, de la participation et de l'abondement des plans d'épargne et de retraite devrait, dans ce cadre, être instauré. Le gouvernement espère ainsi générer 400 millions d'euros de recettes. Par ailleurs, le projet de loi de revenu de solidarité active (RSA) conduira à la mise en place d'une taxe de 1,1 % sur les revenus du capital, qui pèsera également sur l'épargne d'entreprise.En contrepartie, un projet de loi, qui a été adopté par l'Assemblée nationale le 25 septembre et doit encore être approuvé par le Sénat à la fin de ce mois, cherche à développer ce type d'épargne notamment au sein des petites et moyennes entreprises (PME) largement sous-équipées. Pour ce faire, les entreprises qui mettent en place un dispositif d'intéressement obtiendront dorénavant un crédit d'impôt de l'ordre de 20 %. Par ailleurs, les dirigeants d'entreprise pourront bénéficier également des accords d'intéressement et des plans d'épargne salariale dans les entreprises qui emploient jusqu'à 250 salariés. Une mesure similaire concernant les entreprises jusqu'à 100 salariés avait déjà été mise en oeuvre au début des années 2000 et avait permis une forte augmentation des PEE au sein des très petites entreprises (TPE). Enfin, afin de privilégier l'épargne longue, la participation qui reste bloquée pourra faire l'objet d'un abondement de la part de l'entreprise. Toutefois, les salariés devraient avoir le choix entre percevoir immédiatement la participation ou la bloquer. Cette dernière disposition a été vivement critiquée par les gestionnaires par la voix de leur représentant, l'Association française de la gestion financière. Celle-ci considère que cette politique en faveur du pouvoir d'achat des ménages se fait au détriment de leur épargne retraite.
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