Les banques d'affaires prospèrent en famille

Les banques d'affaires font du business en famille. Touchées de plein fouet par la crise financière, les banques d'affaires trouvent une source de revenus non négligeable en conseillant leurs cons?urs les banques. Depuis le début de l'année, la restructuration du secteur, à coups de recapitalisations, de sauvetages et de rachats, leur donne beaucoup de travail. Les fusions-acquisitions dans le secteur financier représentent 596 milliards de dollars depuis début 2008, soit 83 % du volume de l'an passé et déjà plus que celui de 2006, selon ThomsonReuters, alors que les marchés étaient au plus haut. Mais ce sont surtout les augmentations de capital qui prolifèrent cette année. Leur montant a atteint depuis janvier 272 milliards de dollars, soit déjà plus que l'an passé. « Les recapitalisations des banques ont représenté la majeure partie du volume du marché primaire action cette année », explique Emmanuel Guéroult, chez Morgan Stanley. Mais les banques d'affaires qui n'ont pas été impliquées dans ces opérations ont d'ores et déjà manqué leur année. Pour les leaders du secteur, comme JP Morgan, Morgan Stanley ou Goldman Sachs, les revenus encaissés ont été élevés. Sur les opérations de marché, les banques d'affaires ont engrangé 4,85 milliards de dollars de commissions, soit presque autant que l'an passé (4,72 milliards). Malgré ces chiffres plutôt rassurants, les banquiers ne sont pas à la fête. « La forte activité du secteur financier ne suffit pas à compenser la faiblesse des autres », rappelle Isabelle Seillier, présidente de JP Morgan en France. D'autant que si le secteur financier a été très actif au premier semestre, l'activité est nettement ralentie depuis septembre et la faillite de Lehman Brothers. Les marchés sont fermés et les opérations de recapitalisation sont impossibles à réaliser, d'où la nécessité des interventions publiques. récessionDans ces conditions, les revenus provenant des seules activités de conseil ne suffisent pas. La force des banques d'affaires est de vendre, en plus de leur conseil, peu rémunérateur, des produits de marché qui lui assurent des revenus substantiels. Dans leur malheur, elles essayent de garder un peu d'espoir. « La récession donnera sans doute lieu à des restructurations et des mouvements de consolidation », conclut Emmanuel Guéroult. Après le secteur bancaire, les banquiers d'affaires attendent et, surtout, espèrent des recapitalisations et des restructura- tions dans le secteur de l'assurance. Il pourrait bien être le prochain domino de la crise à être touché. Matthieu Pechberty
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