Poutine coupe le gaz à l'Ukraine ? et à l'Europe

Le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine a franchi hier une nouvelle étape avec une paralysie complète du réseau de gazoducs approvisionnant l'Europe. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a en effet ordonné à Gazprom de cesser toute livraison de gaz naturel transitant par l'Ukraine afin de mettre un terme au « vol » du gaz russe par Kiev. Un conflit dont l'Europe, qui importe un quart de son gaz de Russie, fait les frais. En temps normal, 80 % du gaz russe à destination de l'Europe transite par l'Ukraine.Gazprom ne livre actuellement que 170 millions de mètres cubes de gaz à ses clients européens alors que la vague de froid actuelle exigerait des volumes de l'ordre de 420 millions de m3, a expliqué hier son vice-président, Alexandre Medvedev. La France n'est pas épargnée. Le groupe GDF, Suez a constaté une baisse de 70 % de ses livraisons. Mais l'Hexagone ne dépendant de la Russie que pour 15 % de ses approvisionnements, il n'y a pas « à court terme une préoccupation stratégique pour notre pays », a souligné hier le Premier ministre, François Fillon.Situation très critiqueAu total, onze pays européens sont désormais privés du combustible russe. La situation est particulièrement critique en Europe centrale et dans les Balkans. La Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie, qui dépendent fortement de la Russie pour leurs approvisionnements en gaz, ont commencé à en rationner la distribution. En Slovaquie, où les usines du groupe PSA Peugeot Citroën et du coréen Kia Motors devaient cesser aujourd'hui leur production en raison des pénuries de gaz, le Premier ministre menace de relancer une centrale nucléaire hors d'âge si la coupure persiste. À Sarajevo, en Bosnie, la population grelotte comme aux pires heures de la guerre de 1992-1995. En Bulgarie, 45.000 foyers sont sans chauffage. Pour l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ces interruptions sont « totalement inacceptables », les capitales européennes se mobilisant pour tenter de trouver une issue à la crise. Une réunion est prévue aujourd'hui à Bruxelles afin de trouver une solution à cette crise (lire ci-contre).
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