Le parent pauvre de la statistique

Curieusement, la statistique publique française, réputée l'une des meilleures au monde, n'a que peu investi l'immobilier, tant pour l'évolution des prix que pour celle des volumes (nombre de transactions). Non qu'elle ne produise rien sur ce champ d'étude, mais elle produit de manière trop dispersée. Armé d'une bonne boussole, on peut se faire une idée du marché en se tournant vers l'Insee puisque ce dernier diffuse ? en partenariat avec les notaires ? un indice trimestriel des prix dans l'ancien, ou en disséquant les publications du ministère de l'Équipement sur les mises en chantier, les permis de construire ou les ventes de logements neufs.Pour ce qui est de la distribution de crédit à l'habitat, la bonne source est à chercher du côté de la Banque de France. Mais la vérité oblige à dire que tout ceci est assez disparate, et à publication tardive. Au point que ce sont les études de quelques banques privées qui donnent les meilleures photographies du marché à un instant « t », ou celles de la presse.observatoire nécessaireLes inspecteurs des impôts, qui contrôlent par exemple la sincérité du prix de vente d'un bien (pour éviter les « dessous-de-table » qui échapperaient aux droits de mutation à titre onéreux), en sont réduits, eux aussi, à acheter la presse économique ou patrimoniale pour se faire une idée du marché, ou à arpenter les vitrines des agences : un comble ! Ils utilisent les mêmes outils pour vérifier les estimations de patrimoine immobilier fournies par les ménages redevables de l'impôt sur la fortune (ISF).Pour autant, tout n'est pas à jeter dans la statistique publique, ainsi l'indicateur réalisé avec les notaires est-il sans doute le plus fiable car il embrasse le champ le plus vaste. On se prend quand même à rêver de l'exemple américain où certaines villes disposent d'indicateurs mensuels. Mathilde Lemoine (HSBC France) estime « indispensable que soit créé un observatoire interministériel de l'immobilier et du logement ». Faute de quoi, la France paraît condamnée à bâtir sur du sable ses politiques du logement. A. E.
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