Les entreprises françaises en Chine font profil bas

Pékin et Paris attendaient impatiemment la rencontre entre Hu Jintao et Nicolas Sarkozy à Londres, à la veille du G20, et qui a marqué le retour progressif à des relations normalisées. Les deux pays ont en effet besoin l'un de l'autre. La Chine recherche le soutien de tous ses partenaires commerciaux pour maintenir ses exportations et veut continuer à attirer les sociétés étrangères détentrices de technologies pour accélérer le développement de ses industries. La France veut, de son côté, profiter des faibles coûts de production chinois tout en tentant de profiter de la croissance du marché intérieur chinois. Mais entre Paris et Pékin, la relation commerciale est marquée par un déséquilibre croissant. L'an dernier, alors que les exportations françaises vers la Chine ont stagné, les produits chinois ont continué à inonder l'Hexagone (+ 8 %), le déficit bilatéral atteignant le niveau record de 22,6 milliards d'euros. Il s'explique en partie par la non-concrétisation des contrats annoncés par Airbus en novembre 2007. « Ce retard est lié aux difficultés des compagnies aériennes chinoises qui doivent rééchelonner leurs achats », assure un acteur économique français. Au final, la France poursuit son recul (1,33 % de part de marché contre 1,43 % en 2006).« mauvaise atmosphère » Lors de cette tourmente politique, ces derniers mois n'ont pas été de tout repos pour les Français placés en première ligne. « S'ils font bien la différence entre le gouvernement et la France, certains de mes amis chinois m'ont pourtant assuré que la France méritait d'être punie », raconte Jorge Mora, le directeur exécutif Chine de Veolia Environnement. « Il y a une mauvaise atmosphère, un climat lourd », commente un autre Français présent en Chine. Un sentiment qui n'empêche cependant pas les entrepreneurs sur place de poursuivre leurs activités, malgré la crise. « Les gros projets se poursuivent, mais dans le silence, raconte l'un d'eux. Nous préférons tous garder un profil bas pour éviter toute politisation de nos investissements actuels. »La réconciliation scellée à Londres devrait leur permettre de travailler plus sereinement. Les Chinois y semblent prêts. « Quelques heures avant l'entrevue présidentielle, j'ai été très surpris par l'accueil très agréable que m'a fait le secrétaire général du parti de la province de Jilin, conclut Jorge Mora. Il m'a assuré que la France reste considérée comme une amie et que les problèmes actuels ne remettaient pas en cause notre relation privilégiée. » À quand la confirmation?? Tristan de Bourbon, à Pék
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