Au Vietnam, les informaticiens travaillent à l'heure de Paris

Dans une salle du centre de services d'IBM à Hô Chi Minh-Ville, une horloge indique l'heure locale et l'autre l'heure de Paris. Les drapeaux vietnamien et français sont entrelacés et, face à leurs écrans, des jeunes ingénieurs vietnamiens travaillent d'arrache-pied. Ils développent des applications pour de grandes sociétés locales, comme le distributeur Coop ou l'opérateur des télécoms VNTT. Ils travaillent aussi pour des projets français. De l'avis d'IBM, le Vietnam a un bel avenir en termes de prestations informatiques et le groupe entend accélérer cette tendance.IBM emploie déjà 400 personnes au Vietnam, dont 130 pour le centre de services. Philippe Pujol, responsable de cette activité, compte recruter 220 personnes d'ici à la fin de l'année. Depuis son arrivée dans ce pays, il a déjà recruté 65 collaborateurs après avoir reçu dix fois plus de candidatures. « La marque IBM attire beaucoup de monde, souligne Philippe Pujol. Nous recherchons des francophones et nous pouvons parfois recruter des Vietnamiens formés en France qui retournent au pays. » Cela dit, le recrutement d'ingénieurs est relativement facile puisque les locaux du centre de services sont situés? sur le campus de l'université d'Hô Chi Minh-Ville.Francophonie« En 2008, nous avons gagné 10 projets dans la banque, la distribution, les grosses PME et l'industrie, souligne Philippe Pujol. Ces projets peuvent durer plusieurs années ou quelques mois. Nous avons mis en place un système avec des ingénieurs pivots de projets qui sont francophones. Ils pilotent une équipe de développeurs francophones ou non francophones. Cela permet d'éviter des problèmes de compréhension et la non-qualité. »La répartition entre l'onshore ? les travaux effectués en France ? et l'offshore ? les travaux effectués au Vietnam ? se fait naturellement. « Nous profitons des phases de cadrage en France pour faire venir des Vietnamiens pour une durée comprise entre un et trois mois », note Philippe Pujol.Au niveau des salaires, un jeune ingénieur avec six mois de formation commence à 300 dollars par mois sur quatorze mois. Un chef d'équipe ou de projet peut émarger à 2.500 dollars. « Lorsqu'il vient en France, il est rémunéré selon des épures définies par la loi française, affirme Philippe Pujol. On ne le fait pas venir parce qu'il coûte moins cher mais parce qu'il a des compétences spécifiques. »Gestion mondialiséeLe centre de services du Vietnam n'est pas isolé puisqu'il s'intègre dans les huit grands centres de services globaux et stratégiques d'IBM avec l'Inde, la Chine, le Brésil, la Roumanie, les Philippines, l'Argentine et l'Égypte, plus seize autres centres de services dans le monde. Depuis 2009, tous ces centres sont connectés entre eux et travaillent avec les mêmes standards. La gestion des ressources se fait au niveau mondial. Toutes les semaines, les responsables ressources des centres se réunissent par téléconférence pour optimiser leur plan de charge. Le centre du Vietnam est spécialisé sur cinq compétences : Web, SAP, langage Cobol, Serveur AS400 d'IBM et tests. Pascal Boulard
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