Yves Toublanc  : « Je veillerai à ce qu'il n'y ait pas de casse sociale »

EntretienYves Toublanc a été désigné le 28 mai à la présidence du conseil de surveillance de l'Écureuil. Profondément remanié, avec 14 nouveaux membres sur 17, cet organe devra conclure le rapprochement avec les Banques Populaires. Il assurera également le contrôle de la gestion de Caisse d'Épargne Participations, le holding qui portera les filiales non apportées à la fusion, comme le Crédit Foncier, Nexity ou Banque Palatine. Alors que le Sénat examinera ce soir le projet de loi relatif au rapprochement, Yves Toublanc explique à « La Tribune » que son objectif est de « revenir aux fondamentaux du groupe », et appelle les syndicats au dialogue.En arrivant à la première réunion du nouveau conseil de surveillance, le 28 mai, vous n'étiez pas candidat à la présidence. Que s'est-il passé ?J'ai compris que je pouvais représenter la culture et l'histoire du groupe et également sa capacité à se projeter dans l'avenir pour construire, avec les Banques Populaires, une nouvelle histoire avec rigueur et efficacité. Et parce que j'avais fait la preuve de ma connaissance des dossiers et de mon indépendance, mes collègues m'ont fait confiance. Nous avons une occasion unique de tourner la page, de nous concentrer à nouveau sur nos métiers, et d'améliorer notre efficacité au profit de nos clients et de notre territoire.Quelle est la position du nouveau conseil sur le projet de fusion ?C'est un très beau projet qui va constituer le deuxième groupe bancaire français. Les accords signés seront respectés. Nous sommes arrivés à une solution satisfaisante pour les deux parties. Il faut porter au crédit de François Pérol d'avoir su maintenir le cap avec calme et pondération, malgré la pression médiatique. La priorité est donc de réussir la fusion. Le mutualisme fait beaucoup de place à la discussion, ce qui permet une plus grande implication des acteurs. Aujourd'hui nous travaillonstous dans le même sens pour avancer vers notre objectif commun : la création du nouveau groupe.Quel message souhaitez-vous adresser aux sociétaires et aux clients de l'Écureuil ?Notre rôle n'est pas de faire des ventes forcées à nos clients, mais, en connaissant parfaitement leurs besoins, de les conseiller et de leur vendre des solutions adaptées aux différentes périodes de leur vie. Nous n'avons pas vocation à spéculer, mais à réaliser un travail de terrain qui profite à toute la collectivité, notamment en nous impliquant dans le développement local. L'argent que nous collectons est destiné à être reprêté sur place, et notre système décentralisé permet de le faire très efficacement. Voilà les fondamentaux du groupe. Mon objectif est d'y revenir et de les développer.Les syndicats s'inquiètent de l'impact social du rapprochement, comprenez-vous leurs craintes ?Je les comprends, mais je ne les partage pas. La fusion concerne les organes centraux, et non les réseaux, qui resteront indépendants et concurrents, et conserveront tous leurs métiers. En outre cette fusion apportera la possibilité de favoriser un développement rentable de nos banques régionales et de renforcer le caractère mutualiste de nos entreprises. Les Banques Populaires et les Caisses d'Épargne partagent cette même culture. Dans notre histoire, nous avons réalisé des dizaines de fusions entre caisses sans aucune casse sociale, en prenant notre temps et en exploitant la pyramide des âges. C'est dans notre culture de respecter ce principe, et j'y veillerai personnellement. Je demande donc aux syndicats de prendre garde aux risques qu'ils feraient prendre au groupe et à ses 110.000 salariés en bloquant la fusion ou en empêchant François Pérol d'aller au bout de sa mission. Je suis convaincu que la nouvelle équipe de direction a une volonté d'ouverture et de dialogue. Espérons qu'elle sera réciproque. nPropos recueillis par Benjamin Jullie
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