À se « TP » la tête contre les murs

Puisque les Mitterrand reviennent à la mode, citons feu François : la taxe professionnelle est un « impôt imbécile », avait déclaré l'ancien président de la République, en 1983. Une amabilité pour Jacques Chirac, initiateur de cet impôt qui pénalisait l'emploi et l'investissement, particulièrement dans l'industrie. Le propre des imbécillités, c'est qu'elles ont la vie dure. Il aura ainsi fallu attendre plus d'un quart de siècle pour lui faire la peau. Christine Lagarde devrait annoncer ce matin aux chefs d'entreprise sa suppression. Comme une bonne nouvelle fiscale arrive rarement sans un coup de gourdin, les 8 milliards que la « TP » rapporte aux collectivités locales devront être fournis par de nouveaux impôts. Une cotisation sur la valeur ajoutée, un prélèvement spécial sur les entreprises à réseaux comme EDF, et une taxe carbone, qui serait elle-même en partie compensée par un « chèque vert », selon un mécanisme que personne ne comprend sauf Jean-Louis Borloo et Michel Rocard, ce qui n'est pas forcément bon signe. S'il ne s'agissait pas de CO2, on pourrait sans crainte qualifier tout cela d'usine à gaz.Le contribuable français retrouvera ici la clarté lumineuse de la politique fiscale du gouvernement. Pour ne pas avoir à supprimer l'ISF, lui aussi impôt imbécile (créé par l'expert en la matière, François Mitterrand), on a créé un dispositif complexe et intenable à terme, le bouclier fiscal. On plafonne les niches fiscales sur l'impôt sur le revenu, mais on en crée de nouvelles sur la TVA. On abaisse l'impôt frappant les successions, mais on en lève de nouveaux sur les poissons, les opérateurs télécoms, les mutuelles de santé, les revenus du capital et peut-être, demain, les petits pois et les vestes en tweed. On économise péniblement quelques milliers de postes de fonctionnaire, mais l'on s'apprête à lancer un grand emprunt de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Même pour Jean-Louis Borloo, cela ne doit pas être facile de s'y retrouver.Selon l'association Contribuables associés, le jour de « libération fiscale » ? à partir duquel les Français travailleront réellement pour eux, après avoir passé 195 jours à acquitter leurs prélèvements obligatoires ? interviendra cette année le 15 juillet, soit 41 jours après la moyenne de l'OCDE. C'est sans compter l'invraisemblable complexité de notre système fiscal, qui lève un impôt silencieux et pesant ? un de plus ? sur la [email protected]çois lenglet
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