chronique des marchésÊtre le seul constructeur automobile américain qui a échappé à l'infamie du dépôt de bilan vaut bien un traitement de faveur. En tout cas les gérants obligataires semblent maintenant penser que le risque de défaut est écarté. Voir même que Ford pourrait tirer les marrons du feu du marché automobile américain en gagnant des parts de marché face à General Motors ou Chrysler, dont la restructuration financière et juridique absorbera une bonne part de l'énergie. Du coup après avoir été négociée à des cours qui anticipaient le pire, la dette de Ford est aujourd'hui cotée à un niveau sans rapport avec la notation financière du groupe. Mais cette fois-ci, c'est le marché qui fait montre de plus d'optimisme que les agences de notation. La prime exigée par les investisseurs est revenue à 8,33 % au-dessus du rendement des emprunts d'État américains de même échéance constate l'agence Bloomberg pour les obligations 7,45 % de Ford Motor arrivant à maturité en 2031. Voilà qui ne colle pas avec la note Ba3 attribuée par l'agence Moody's à cette émission obligataire. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder le spread (écart de rendement) affiché par les obligations du groupe Liberty Media Corp, pourtant mieux noté (Ba2) qui atteint 8,64 %. De quoi s'interroger sur la note elle-même. Pour Shelly Lombard, analyste chez Gimme Credit LLC, la chose est entendue : « Les notations sont toujours des indicateurs retardés et je ne serais pas surprise que l'évolution du prix des obligations de Ford anticipe un relèvement de la note. » Les agences de notation ne seraient donc que des carabiniers? toujours en retard. Les agences tardent en effet à acter que le mois dernier la part de marché de Ford sur le marché américain est passée à 18 % contre 14,6 % un an plus tôt, selon les données d'Autodata Corp. Christophe TricaudLes agences de notation ne seraientfinalement que des carabiniers? toujours en retard.

latribune.fr

21 Juill 2009, 1:49

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