jeunesseCent soixante-dix heures, soit sept jours et sept nuits consécutifs de travail non-stop, c'est le temps qu'il aura fallu à la commission Hirsch sur la jeunesse pour s'entendre sur le livre vert. Finalisée lundi soir, cette feuille de route recense une cinquantaine de propositions (lire « La Tribune » du 7 juillet) destinées à refonder la politique en direction des 16-25 ans dans les domaines de l'orientation, du logement ou de l'emploi. « Quand on regarde l'ensemble des propositions, on s'aperçoit que chacun [Ndlr : des 80 membres composant la commission] a boug頻, s'est félicité hier Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse. Avant de préciser : « La commission a proposé d'interdire les stages hors cursus. [?] Cette proposition était portée par FO et Génération précaire et est portée depuis hier par le Medef. »Après quatre mois de débats, le livre vert ne tranche en revanche pas sur le plus délicat sujet de discussion : l'autonomie financière des jeunes. « Nous avons pris de front la question des ressources », a assuré hier Martin Hirsch, qui a rappelé les deux approches qui demeurent : la « dotation autonomie », droit de tirage sur une somme que le jeune pourrait exercer en fonction de ses besoins, et des revenus réguliers assortis de contreparties, un RSA jeune.Positive sur le livre vert, la CFDT se montre très réservée sur la dotation en capital pour tout jeune dès 18 ans. « Nous lui préférons l'option du revenu contractualisé qui ressemble davantage au revenu jeune actif proposé par la CFDT », qui lie « revenu régulier et accompagnement renforcé pour les jeunes dans une logique de sécurisation des parcours », précise-t-elle.Martin Hirsch, qui n'a pas caché pendant les débats sa réserve sur le « RSA socle » pour les 16-25 ans et sa préférence pour la dotation autonomie, dont le coût tournerait autour de 1,5 milliard d'euros, a précisé hier que les propositions sur les ressources, comme d'autres propositions d'ailleurs, feront « l'objet d'expérimentations ».« pas de gâchis »Le livre vert a été transmis à Matignon et à l'Élysée. La suite ? « Il est tout frais. Il ne contient pas de gâchis, pas de projets farfelus, pas de projets somptuaires, mais un certain réalisme. [?] C'est rare d'obtenir un accord aussi large sur une plate-forme de changement aussi novatrice. Donc, il vaut mieux battre le fer pendant qu'il est chaud », a lancé hier Martin Hirsch, alors que certains membres de la commission laissent entendre que des mesures d'urgence pourraient être annoncées par le gouvernement. Interrogé sur le possible financement de certaines des propositions par le futur emprunt destiné à des « projets d'avenir », celui-ci a fait cette réponse : « Je ne connais pas un candidat à une élection [?] qui n'ait pas dit que la jeunesse, c'était l'avenir. Avec ce livre vert, on leur donne les moyens de le faire ». à bon entendeur? Isabelle Moreau

latribune.fr

21 Juill 2009, 1:40

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