La Cnam propose 2 milliards d'économies pour 2010

téL'assurance-maladie a bouclé hier sa liste de propositions d'économies pour réduire d'environ 2 milliards d'euros le déficit de la branche maladie de la Sécu en 2010. Ces mesures seront en partie reprises par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010, examiné à l'automne par le Parlement. En raison de la crise économique qui réduit très fortement ses recettes, l'assurance-maladie n'a pas cherché de mesures très contraignantes pour les assurés, l'objectif d'un retour rapide des comptes à l'équilibre étant désormais hors d'atteinte. La Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) évalue son déficit tendantiel à 14,9 milliards d'euros en 2010 et propose donc 2 milliards d'économies, dont 1,7 milliard seulement bénéficieront au régime général, selon un document interne. Ce qui devrait porter le déficit de la Cnam à 13,2 milliards d'euros l'an prochain. Cela revient à limiter l'évolution des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) autour de 3 % en 2010, alors que l'évolution tendancielle serait de + 4,3 %.Pour y parvenir, la Caisse suggère trois mesures conjoncturelles, justifiées par la crise et le coût de la prévention de la grippe A : une baisse des prix de certains médicaments, le plafonnement de la prise en charge des cotisations sociales des médecins par l'assurance-maladie et une baisse des dotations à certains fonds, pour une économie totale de 700 millions d'euros. La lutte contre les abus et les fraudes permettrait en outre d'économiser 150 millions d'euros.Les autres propositions de la Cnam sont « structurelles ». Il s'agit d'abord d'accoître l'efficience des « offreurs de soins » (les médecins, kinés, établissements de santé?). Dans le cadre de la nouvelle convention en négociation avec les syndicats de médecins, l'assurance-maladie veut faire introduire des rémunérations au forfait pour les pathologies chroniques ou la permanence des soins et un niveau de rémunération à la performance. Elle veut multiplier les référentiels pour guider les médecins dans leurs prescriptions, en particulier pour les arrêts maladie. Cette politique permettrait une économie de 550 millions d'euros.favoriser l'efficienceL'assurance-maladie mise par ailleurs sur une évolution de l'organisation des soins (200 millions d'euros d'économies), en développant par exemple la chirurgie hors de l'hôpital pour certains actes simples ou la dialyse à domicile. Enfin, en jouant sur les tarifs pour favoriser l'efficience, la Cnam espère économiser 450 millions d'euros, en testant la mise en concurrence des génériques via des appels d'offres ou en élargissant le tarif forfaitaire de responsabilité à une classe de médicaments pour éviter de contourner les génériques. Véronique Chocro
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.