Des plans de sauvetage synonymes d'endettement

D'où vient tout cet argent ? La question peut légitimement être posée après le plan Paulson (700 milliards de dollars), les nationalisations engagées en Islande et envisagées en Grande-Bretagne, les recapitalisations des banques allemandes (un peu moins de dix milliards injectés par l'État dans IKB), et celle, plus modeste, de Dexia (la France a apporté 3 milliards). Les caisses de beaucoup d'États (États-Unis, Grande-Bretagne, France...) ne sont-elles pas vides, selon l'expression consacrée ? Et, dans la zone euro, les dérapages budgétaires ne sont-ils pas prohibés par le traité de Maastricht ? En fait, quand un État nationalise une banque ou lui apporte de l'argent frais en échange d'une participation à son capital, ce transfert financier n'est pas retranscrit dans le budget. Tout comme les entreprises ne retracent pas leurs investissements dans leur compte de résultat, les États traitent ces opérations de capital hors loi de finances. En théorie, ils n'ont rien dépensé, puisque leur actif augmente, en contrepartie d'un endettement supplémentaire.Car c'est bien grâce à l'émission de bons du Trésor, achetés par les pays ayant des excédents extérieurs comme la Chine, que les États occidentaux financent ces " investissements ". En France, il a été question d'utiliser l'argent retiré de l'ouverture du capital d'EDF, piste vite abandonnée. Le milliard injecté par l'État dans Dexia sera emprunté. Cette hausse de la dette n'impacte pas immédiatement le budget, mais n'est pas sans conséquence, à terme, sur celui-ci : les intérêts correspondants y figureront année après année, sachant que les États ne remboursent pas à proprement parler leur dette. Quand un emprunt arrive à échéance, ils en réalisent un nouveau. Il n'empêche que les intérêts dus au titre des 700 milliards du plan Paulson, qui correspond à 5 % du PIB, pèseront lourd sur le budget américain.
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